Le jugement condamnant J. Chirac intéresse Grenoble…

Publié le 17 décembre 2011

Le 15 décembre 2011, le tribunal correctionnel de Paris condamne à deux ans de prison avec sursis Jacques Chirac dans ses fonctions de maire de Paris, avant qu’il ne devienne Président de la République et soit protégé par l’immunité (très critiquable) attachée à cette fonction.

  • C’est uniquement par l’action tenace de Pierre-Alain Brossault, militant écologiste de Paris, que ces affaires ont été révélées, les autres partis et élus étant silencieux. En décembre 1998, Pierre-Alain Brossault a été autorisé par la justice administrative à déposer plainte avec constitution de partie civile dans l’intérêt des contribuables de Paris, et de la commune de Paris qui a refusé d’agir.
  • M. Chirac et le RPR (dont Jérôme Monod, PDG de la Lyonnaise des Eaux, a été le secrétaire général) ont mis en place un système de financement du RPR à travers des emplois fictifs dits de « chargés de mission » à la ville de Paris (dont 19 sont concernés par le jugement, parmi les 470 postes ainsi recrutés). La prescription a permis d’exclure les emplois d’avant 1992.
  • A la même époque, M. Carignon avait aussi mis en place un système de « chargés de mission » à la ville de Grenoble et au conseil général de l’Isère.

Dans le jugement du 15 décembre apparait un membre du cabinet de Chirac, Pierre Boué, militant RPR, qui a été recruté pour s’occuper des missions que lui confierait Jeannie Longo ! « Attendu que contrairement à ce qu’a soutenu la défense de Pierre BROUE, il n’a été fourni aucune preuve tangible de la réalité d’un travail fourni entre 1990 et 1992, pour la mairie de Paris ; qu’au contraire, il a été établi que Pierre BOUE a créé sa société PPI dès novembre 1990, qu’au cours de l’été 1991, il a lui-même sollicité Jeannie LONGO pour organiser la Grande Boucle, propriété de la société qui employait cette sportive, que Pierre BOUÉ a profité de cette période pour mettre au point cette course, produite en 1992 et rééditée en 1993 ; qu’il est vraisemblable que cette course a eu des retombées bénéfiques pour la Ville de Paris mais de façon marginale ;

Attendu qu’il est par ailleurs démontré que si Jacques CHIRAC a conservé Pierre BOUÉ au sein de son cabinet en septembre 1990, c’est dans la logique de satisfaire les intérêts de Jeannie LONGO, sportive de haut niveau courant sous les couleurs de la Ville de Paris »

  • Rappel : Mme J. Longo a été appelée par M. Carignon, corrompu, à participer à sa campagne électorale de 1989 payée par les corrupteurs de la Lyonnaise des Eaux en échange de la privatisation du service public de l’eau et de l’assainissement de Grenoble intervenue en octobre 1989. Mme Longo a été présente sur la liste Carignon et élue 4ème adjointe en mars 1989. La mise à son service de M. Boué par M. Chirac intervient lors d’un entretien en octobre 1989 dans le bureau du maire en présence de J. Longo et de son mari.

« La datation de cet entretien en octobre 1989… résultait de l’exploitation d’un courrier daté du 10 octobre 1989 émanant de Joël LAINE adressé à Jacques CHIRAC et portant en marge une mention manuscrite de la main de ce dernier: « Je suis prêt à faire tout ce qui fera plaisir à Jeannie LONGO ».

Il est important que ces détournements d’argent public soient sanctionnés ; même 20 ans après. Cette délinquance en col blanc est une perversion de la démocratie, malheureusement les mécanismes de contrôle de l’utilisation de l’argent public sont très insuffisants et les sanctions beaucoup trop faibles.

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