Pour en atténuer les effets négatifs, on est rapidement passé du terme « vidéo surveillance » à « vidéo protection », donnant ainsi l’illusion au citoyen qu’une caméra pouvait protéger et prévenir un crime ou un délit, et effacer du même coup l’idée que ce même citoyen était sous surveillance.
En 2010 , Grenoble comptait déjà une trentaine de caméras, le long des voies de tramway, de circulation et sur des espaces publics. Aujourd’hui, officiellement, on devrait en dénombrer 18 de plus, installées dans les secteurs Jardin de Ville, Square La Fleur et au Village Olympique, si l’on s’en tient aux déclarations de la majorité municipale. Pourrait-on en douter ? Probablement, quand on constate combien, dès l’origine, la question de la vidéo surveillance et de l’installation de caméras sur l’espace public a été traitée en petit comité qui n’a fini par informer de ses intentions que sous la pression des habitants. Douter encore quand le bilan de « l’expérimentation » promis par J. Safar l’adjoint en charge des finances et de la sécurité, se fait toujours attendre, sans parler du fameux Collège d’Ethique mal parti dès sa constitution.
De quoi douter en effet, car rien ne nous dit aujourd’hui que le nombre de caméras installées est conforme aux 18 annoncées et à la demande d’autorisation faite par la ville à l’Etat. Rien, car contrairement au décret 96-926 du 17 octobre 1996 qui, dans son article 1 indique que « le pétitionnaire (en l’occurrence la ville) doit dans sa demande d’autorisation préalable à l’installation d’un système de vidéosurveillance préciser les modalités de l’information du public. », il n’existe à Grenoble aucun panneau d’information sur l’espace public, auquel le citoyen pourrait se référer. Le préfet de l’Isère qui a donné une autorisation préalable sait-il que la ville est en infraction et qu’ainsi elle fait obstacle à l’exercice des droits de ses habitants ?
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