Flaubert : la majorité moins flambarde

Publié le 3 mars 2012

Les habitants mobilisés (photo GK, tous droits réservés)Avec tracts et banderoles, les habitants, c’est assez rare pour le souligner, étaient venus en masse pour exprimer leur farouche opposition au projet de ZAC Flaubert inscrit à l’ordre du jour du conseil municipal du 27 février. Un climat tendu, une majorité moins sûre d’elle-même qui a tenté d’arrondir les angles, allant même jusqu’à faire quelques concessions et jetant du coup toute cohérence par dessus bord.

Depuis ces derniers mois, irrémédiablement cramponnée à ses arguments, rien n’aurait détourné la majorité municipale de ses objectifs de construction de tours et d’immeubles de grande hauteur, jusqu’à ce 27 février. Tout à coup, comme par miracle, les tours de 32 étages (100m de hauteur) se transforment en tours de 16 étages (50m de hauteur) et les immeubles de R + 18 devenaient R+8. La division arithmétique était la reine de ce début de soirée. Ce qui était encore impensable hier devenait tout à coup possible ! Cette tentative d’enfumage était dérisoire au moment même où se termine l’enquête publique sur la modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui inscrit dans le marbre les décisions déjà prises comme la liberté de réaliser des immeubles de grande hauteur. De même allait-on apprendre que sur les 90 ha de la ZAC Flaubert, au final il n’y aurait non pas 30% de logements sociaux mais 15%.

Ce sont les mêmes élus, et particulièrement l’adjoint à l’immobilier qui, à un public quelque peu excédé, expliquait que 80% et non plus 70% des habitants étaient très satisfaits de la politique menée par la majorité. Chiffres évidemment invérifiables, mais à ce stade, peu importe. P. Falcon de Longevialle, toujours lui, fait la leçon et ne craint pas de l’affirmer « il faut ramener les choses à la réalité et ne pas faire de discours de circonstances », et c’est un expert qui le dit. Enfin pour ne pas être en reste, il s’adresse à M. Boileau du groupe Ecologie et Solidarité qui, venait de déplorer l’absence de démocratie (tout comme les habitants et le Conseil Consultatif de Secteur) dans ce dossier : « Mme Boileau, vous n’avez pas inventé la démocratie ». Voilà un argument de poids qui élève le niveau du débat et dénote une volonté de répondre aux préoccupations des habitants, de quelqu’un pour qui la « seule démocratie est celle du suffrage universel ». Il y a fort peu de chance qu’il ait inventé la démocratie, mais il a sûrement inventé l’obstination stupide.

Le déplacement « non négociable » (personne ne comprend pourquoi) de la déchetterie Jacquard n’a jamais été demandé par les habitants et constitue en réalité le péché originel de ce projet. Alors qu’il faudrait la rénover et en faire une déchetterie de proximité comme on pourrait envisager l’implantation de ce type d’équipement par secteur, La Métro aidée par la Ville ont entrepris exactement l’inverse. Pourquoi s’acharner à mener une politique aussi néfaste à l’amélioration de la vie des habitants ? La réponse est probablement à trouver dans un fort potentiel de bonnes affaires immobilières à réaliser sur le terrain Jacquard. Là encore, la majorité municipale suit aveuglément l’adjoint à l’immobilier (ex-membre du cabinet du corrompu) qui en matière d’affaires a du flair. Pour faire baisser la pression, la majorité municipale promet une déchetterie dans le nord de la ville, mais le plan d’actions collecte-déchets du mandat a été voté à l’automne à la Métro et il n’est pas prévu une telle déchetterie d’ici à 2014. L’enfumage continue. De plus on apprend que la clinique du mail va être transférée à coté de la déchetterie Villeneuve. Quoi de mieux en effet qu’un établissement de santé à côté d’une déchetterie dont on nous dit qu’elle serait rénovée. Mais d’ici là sa disparition sera peut être décidée.

Le combat continue. Il reste aux habitants à imposer aux élus une co-construction concernant la déchetterie, et sur des projets alternatifs pour l’ensemble de la ZAC.

Avis complémentaire du CCS4

Le CCS4 avait, comme il se doit, rendu son avis sur la ZAC Flaubert le 23 novembre 2011. Mais c’est seulement vendredi soir 24 février 2012, soit deux jours avant le conseil municipal et par mail, que le co-président du CCS4 recevait une réponse du maire. Voici quelques morceaux choisis de son intervention lors du conseil municipal du 27 février… ambiance.

Monsieur le Maire…

Je ne voudrais pas terminer mon exposé sans vous remercier pour votre réponse très argumentée à l’Avis du CCS4 que j’ai reçue en tant que Co-Président, vendredi soir… j’ enregistre d’ailleurs plusieurs réponses positives à nos demandes en particulier dans les formes urbaines (hauteur réduite des tours projetées et de l’habitat dans certains quartiers).

A contrario, si vous avez bien pointé du doigt les problématiques que nous vous avons soumises, aucune proposition concrète n’apparaît dans vos réponses…

j’ achèverai cette première analyse en soulignant une nouvelle fois, notre désaccord sur le lieu de déplacement de la déchèterie JACQUARD, car il existe un autre endroit que nous vous avons soumis et auquel vos services n’ont jamais voulu répondre…

De vos analyses et de vos réponses motivées, nous avons encore quelques difficultés à saisir les objectifs d’une politique gagnants / gagnants légitimement réclamée par la population des quartiers impactés par le projet de Z.A.C.

In fine, à travers vos intentions, j’enregistre avec plaisir, votre souci renouvelé de développer la concertation locale… Nous espérons que ce souhait réciproque se confirmera dans les prochaines phases de concertations à venir.

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.