Réflexion sur l’avenir de la Villeneuve

Publié le 16 novembre 2012

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Sur le site internet du Parti de Gauche de l’Isère, le 30 octobre 2012, sous le titre « La Villeneuve, Hier, Aujourd’hui, Demain », Jean–François Parent écrit un article retraçant l’histoire de la Villeneuve et donne quelques pistes pour l’avenir.

JF. Parent a été urbaniste de l’équipe Villeneuve de 1966 à 1983, Conseiller municipal et président de l’office HLM 1995-2001 et il habite la Villeneuve depuis 1972. Dans son article, il critique vertement la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin. Voici la fin de cet article sur la situation actuelle et les solutions qu’il préconise.

Pour le texte complet : http://38.lepartidegauche.fr/?q=content/la-villeneuve-hier-aujourd%E2%80%99hui-demain

Qu’en est-il quarante ans plus tard ?

D’abord une évolution de la société française en général : chômage pour 10% de la population, le double pour les jeunes ; l’ « ascenseur social » cassé ; une certaine fermeture aux autres, entrainant rejet de ceux qui sont différents et regroupements de ceux –ci, allant jusqu’à des réflexes communautaires. Le tout amenant une recherche de « sécurisation ».

Diminution des commerces de proximité au profit des « grandes surfaces », réservant l’usage des premiers aux populations «captives », avec l’inévitable spirale de leur déqualification, voire de leur « ethnicisation ».

Mais aussi une évolution de la population de la Villeneuve elle-même.

D’abord parce que pendant 12 ans une municipalité de droite (Carignon) a systématiquement attribué les logements sociaux de la Villeneuve à des familles en difficultés de toutes sortes (financières, sociales, linguistiques…). Ce qui a finit par provoquer le départ d’une partie des autres classes sociales, départ accentué par la suppression de la carte scolaire. Fuite d’abord des écoles, puis du quartier.

Autre incitation au départ, le sous entretien des logements sociaux : en 1995, la dépense d’entretien des logements de l’Office HLM de la Ville était inférieure à la moitié de la moyenne nationale ! Idem pour les espaces et les équipements publics sauf exception.

La mise en avant d’une certaine insécurité, pas plus importante que dans d’autres quartiers, y compris le centre ville, contribue à la dégradation de l’image de la Villeneuve dans l’opinion locale, et, grâce à des articles de presse plus « sensationnels » que véridiques sur un ou deux incidents majeurs, dans l’opinion nationale. Qu’il y ait des incidents graves, nous le savons, mais les opérations de police, fort opportunément médiatisées et politisées n’ont rien arrangé, au contraire. Les réactions des associations montrent à la fois que personne ne se désintéresse des difficultés mais que cela ne suffit pas : La suppression de la police de proximité est fort dommageable, ici comme ailleurs.

Que faire ?

Il y a des corrections, des modifications parfois lourdes à apporter dans le bâti : les habitants et leurs associations le savent mieux que quiconque ! De plus, un bâti de 40 ans, pas toujours bien entretenu, a besoin de réhabilitation.

Il y a aussi – peut être même d’abord – des mesures sociales : rééquilibrage des populations en difficultés entre les différents quartiers de la ville, de manière à ne pas concentrer les difficultés ; restaurer l’image de la Villeneuve pour amorcer le retour des classes moyennes et retrouver ainsi la mixité d’origine. C’est un travail de longue haleine – bien au delà d’un ou deux mandats municipaux – et ne pas le commencer pour cette raison ne fait qu’empirer la situation.

Mais la méthode qui consiste à faire une ou deux opérations spectaculaires, plus une « communication » envahissante est à coup sur inutile. Elle peut même être ressentie comme provocante : détruire 60 logements sociaux, de qualité n’est pas vraiment un progrès alors qu’il en manque plus de 10000 dans l’agglomération, et cela ne changera rien aux centaines d’autres qui les entourent. Reconstruire des parkings silos, soit, mais s’ils sont gérés comme les précédents, les mêmes difficultés se reproduiront ! Au lieu de regrouper les commerces de quartier sur les voies d’accès, c’est les aider à rester sur place qui est important pour les populations résidentes.

Toutes les corrections, les modifications qui seraient nécessaires et qui sont connues, représentent un travail de détail, sur la durée. A faire avec les associations et dont les résultats sont progressifs, inégaux. Ce qui n’est peut–être pas « payant » politiquement. Mais c’est vraiment la seule solution, les autres solutions ne sont que « cosmétiques », voire poudre aux yeux ! »

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