Tour Perret, un poisson d’avril utile

Publié le 5 avril 2013
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La Tour Perret se dégrade : cliquez sur l’image pour agrandir (photos DR)

Le 1er avril a circulé une information, selon laquelle la partie haute de la Tour Perret s’était écroulée. Heureusement ce n’était qu’un poisson d’avril.

Néanmoins c’est bien là un scénario qui pourrait être vécu tant la structure de la tour Perret se désagrège au fils du temps sans que les décideurs décident de son sort. En la laissant en l’état elle finira par tomber d’elle-même. Est-ce là le but caché ? Si cet évènement venait à se produire, il coûterait très cher à la collectivité, pour terminer le travail de démolition, recycler les matériaux, les évacuer, etc… et au bout du compte plus rien. Fin du dernier vestige de l’Exposition Internationale de la Houille Blanche et du Tourisme de 1925, fin de cette partie du patrimoine grenoblois pourtant classée au titre des Monuments Historiques en 1998, fin de la première tour en béton armé construite dans le monde, prouesse technique à l’époque, fin du symbole d’une tradition cimentière précoce dans notre région.

Et pourtant, la délibération intitulée : « Restauration de la tour Perret – Approbation de l’étude préalable (1) et commande d’études complémentaires » a été présentée par la Direction du Patrimoine Urbain en conseil municipal le 22 février 2010.

L’étude préalable, réalisée en 2005 par Alain Tillier Architecte en chef des monuments historiques était mise en annexe de la délibération 12-C 012. Dans cette étude (qui datait déjà de 5 ans lors du Conseil) on peut lire dans l’historique, que des travaux de gros entretiens n’ont eu lieu qu’une seule fois en 1952, et que le constat de l’état de dégradation de la tour est déjà bien avancé ; dans l’analyse de la dégradation des bétons que : « L’épiderme de la tour présente un certain nombre de désordres qui se manifestent par la chute de fragments de béton, accompagnés de la mise à nu et de la corrosion des armatures » que : « Les fers présentent une diminution locale de leur section pouvant s’étendre jusqu’à la rupture du réseau de ferraillage. » Dans le bilan structurel le rapport des bureaux de contrôle signale que : « un nombre important d’aciers horizontaux sont rompus par la corrosion et certaines barres principales sont désolidarisées du béton, et que cet état peut présenter un risque de rupture de l’ouvrage par instabilité locale lors d’un séisme… »

Bien que le texte de la délibération n’ignore pas ces considérations, aucuns travaux n’ont été effectués à ce jour, et compte tenu de « la crise » en verra-t-on la réalisation rapidement ? La tour Perret aura t-elle la force d’attendre encore ?

(1) Engagement pris par délibération n° 11 du 20 janvier 2003 par le conseil municipal pour une étude préalable à la restauration de la tour Perret sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat.

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