Nanotechnologies, biotechnologies, business-plans, benchmarking, clusters, start up, R&D, Giant… ce vocabulaire jargonnant, destiné aux initiés est la langue naturelle de G. Fioraso. Les Grenoblois se sont depuis longtemps habitués à entendre cette élue « socialiste », vanter les mérites de la compétitivité, de l’attractivité, des marchés, du management et à utiliser un vocabulaire digne des plus fervents partisans du néolibéralisme ambiant. Mais voilà qu’un an à peine, après sa prise de fonction, le grand public et les médias nationaux découvrent la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à la faveur (ou défaveur) d’un projet de loi présenté en Conseil des Ministres le 20 mars dernier.
La question se pose alors : en quoi la fonction de ministre aurait-elle rendue différente dans ses convictions l’ex adjointe à l’économie de Grenoble, l’ex vice présidente de la Métro, l’ex présidente de Minatec (qu’elle a porté sur les fonds baptismaux technologiques avec J. Terme le patron du CEA)… ? En rien bien sûr.
Et les Grenoblois ne sont guère étonnés de la proposition de la ministre qui doit permettre facilement aux facultés et aux grandes écoles, de dispenser leurs enseignements en langue étrangère (que tout le monde a très vite traduit par l’Anglais) plutôt qu’en Français. Objectif affiché de la ministre : « attirer les étudiants des pays émergents comme la Corée du Sud et de l’Inde », « dans les filières scientifiques et technologiques » bien sûr, les seules qui valent à ses yeux.. Outre que cette affirmation est loin d’être confirmée puisque des études montrent que pour une grande part, les étudiants étrangers viennent en France pour apprendre le Français, cette proposition a eu pour effet de s’attirer la désapprobation de nombreux universitaires et non des moindres, allant jusqu’à soulever la réprobation des membres de l’Académie Française. Une pétition en ligne intitulée « CONTRE la loi ESR « Fioraso », parce que POUR la langue française » continue de recueillir de nombreuses signatures.
Une fois de plus, notre ville se distingue : après « parler bambin », « parler Fioraso » ! Grenoble toujours en tête comme on dit dans la majorité municipale.
Mots-clefs : ens. supérieur et recherche, Fioraso
