La précarité énergétique progresse fortement

Publié le 13 juin 2013

Le 11 juin, le Médiateur national de l’énergie a rendu son rapport d’activité pour l’année 2012. Il décrit une détérioration de la situation de très nombreux ménages. Raison de plus pour exiger de nos décideurs locaux (les communes) de gérer les services publics de l’énergie (GEG et CCIAG) avec la plus grande rigueur et efficacité pour que le service soit rendu au meilleur prix, ce qui n’est pas le cas tout particulièrement pour le chauffage urbain.

Voici quelques extraits du rapport du médiateur national.

« Rappelons que 8 millions de Français (4 millions de ménages) au moins consacrent plus de 10% de leurs revenus aux dépenses d’énergie. En 2012, et c’est un chiffre en constante augmentation, près d’une sollicitation du médiateur sur cinq relevait de difficultés de paiement, avec une dette moyenne de 1900€. La situation en 2013 est déjà alarmante : le quart des dossiers que nous recevons depuis janvier concerne des difficultés de paiement avec un pic à 34% en mars.

Ce n’est malheureusement pas une surprise : la crise économique a détérioré la situation financière fragile de nombreux ménages.

Les prix de l’énergie ont beaucoup augmenté dans le passé, de 32% selon l’Institut national de la consommation en 10 ans. Mais il y a aussi les hausses de prix à venir.

S’agissant des prix du gaz naturel, après une période de hausse quasi continue ces dernières années, +80% depuis 2005, de légères baisses sont enregistrées depuis le début de l’année. Rien ne permet de prédire que cette situation perdure.

On peut en revanche être sûr que les prix de l’électricité vont augmenter…

Il y a urgence à prendre le problème à bras le corps. L’énergie est un bien essentiel, qui doit être payé à son juste prix par ceux qui le peuvent, mais dont l’accès doit être garanti aux plus vulnérables dans des conditions économiques acceptables.

Nous proposons donc quatre mesures phare, déjà exposées précédemment mais auxquelles l’actualité donne toute leur pertinence :

La première, c’est de donner aux Français de la visibilité sur l’évolution des prix de l’énergie, et en particulier de l’électricité…

La seconde proposition que nous faisons, c’est la mise en place d’un fournisseur de dernier recours… assurant dans des conditions définies par la loi une fourniture minimale

Troisième proposition : la mise en place immédiate d’un chèque énergie, via les Aides Personnalisées au Logement…

Or, 6,2 millions de personnes bénéficient aujourd’hui des APL (Aides personnalisées au Logement) : un complément au forfait charge, qui existe déjà, bénéficierait immédiatement à tous ceux qui en ont besoin, pour un coût de gestion marginal.

il faut réévaluer significativement le montant des aides versées pour le paiement des factures via le chèque énergie. Certes, il vaut mieux investir dans la rénovation des passoires thermiques, personne ne le conteste. Mais au rythme où cette rénovation se met en place, et même avec une impulsion forte, il faudra des décennies pour rénover le parc de logements concernés. Aide au paiement des factures et rénovation sont donc des mesures complémentaires et indissociables pour lutter contre la précarité énergétique.

Nous proposons de doter le chèque énergie d’un montant d’au moins d’1 milliard d’euros par an, financé par la CSPE en électricité et son équivalent en gaz, la CTSS. Ce montant est à rapprocher des 5 milliards collectés chaque année par la CSPE pour financer le développement des énergies renouvelables (3 Mds d’€), et la péréquation tarifaire dans les zones insulaires (1,4 Md d’€). Nous sommes devant des choix importants à faire. »

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