Grenoble : pour un vrai service public de l’énergie

Publié le 9 juin 2013

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Communiqué de presse – ADES, Les Alternatifs, EELV, Front de Gauche

Les instances dirigeantes de GEG (Président, Conseil d’Administration, direction générale) viennent d’annoncer un « Plan de Performance », un nouveau vocable pour parler de restructuration et de suppressions de 61 emplois dans les 3 prochaines années.

« La Performance » doit se traduire par 4 millions d’€ par an et, contrairement à la vocation d’un service public, ne se soucie ni des abonnés grenoblois au gaz et à l’électricité, ni des employés.

Dans une période où de nombreuses familles sont confrontées à la précarité et notamment à la précarité énergétique, les dirigeants de GEG avec la ville de Grenoble, ont décidé de tourner le dos au service public en privilégiant le marché, la rentabilité et les dividendes au profit des actionnaires privés dont le principal est GDF-SUEZ.

L’annonce de ce plan de suppression d’emplois intervient à peine 6 mois après la prolongation du contrat de concession de distribution et de vente du gaz et de l’électricité à Grenoble. Dans ce contrat GEG s’était pourtant engagé à une progression (lente et positive) des frais de personnel sur les 30 prochaines années, excluant par conséquent une forte diminution du nombre d’emplois.

Les propositions du directeur général mis à disposition par le groupe GDF-SUEZ ont été avalisées et désormais portées par Jérôme Safar, 1er adjoint au maire de Grenoble, Président de la Société d’Economie Mixte (SEM) GEG.

Les économies envisagées devraient se traduire par la fin des relevés des compteurs, ce qui pourrait laisser présager l’installation massive de compteurs dits « intelligents » qui, à ce jour, ne satisfont aucune exigence en matière de protection de la vie privée des personnes. Si l’évolution technologique apporte parfois un confort accru, l’opposer à l’emploi et au contact humain est inefficace et dangereux.

Sont également prévus des moyens de paiement imposés aux abonnés. Quant aux souscriptions, résiliations de contrats et urgences de nuit, elles seront externalisées et confiées à d’autres sociétés privées que GEG.

On voudrait mettre fin au service public que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

A Grenoble, on l’a vu avec le retour de l’eau en régie municipale, mais on le voit aussi tous les jours en France, avec d’autres services de première nécessité, la démonstration est faite qu’un véritable service public doit être sous le contrôle direct de la puissance publique seule à même de garantir l’intérêt général.

La ville de Grenoble doit retrouver au plus vite un service public de l’énergie digne de ce nom et de son histoire. C’’est en effet le 1er octobre 1903 que le gaz et l’électricité sont réunis au sein du Service Municipal de l’éclairage et de la Distribution d’Energie Gaz et Electricité et le 21 janvier 1946 dans la foulée des principes de Conseil National de la Résistance qu’est créée la Régie Municipale Autonome Gaz et Electricité.

Nous demandons que les missions de service public soient garanties par la Municipalité, actionnaire majoritaire. De la même manière elle doit intervenir pour empêcher les suppressions d’emplois. Conscients que le sort de GEG est la traduction locale de la politique nationale et européenne de libéralisation de l’énergie et de la fin des tarifs réglementés préconisés par la commission européenne, nous appelons à la constitution d’un pôle public de l’énergie, à réfléchir à l’échelle de l’agglomération grenobloise et regroupant tous les acteurs du secteur.

Nous apportons tout notre soutien aux salariés de GEG qui refusent les nouvelles exigences de rentabilité au détriment de la qualité du service public et de l’emploi.

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