« En construisant, notre objectif était de limiter l’étalement urbain. Or on observe que le péri-urbain continue à se développer. » Voila l’aveu d’échec de la politique d’urbanisme et de logement de la majorité municipale, reconnu par l’adjointe au logement (Acteurs de l’économie n°115 juillet-août 2013).
Les données officielles de la Métro montraient il y a quelques années, qu’il suffisait de construire environ 500 logements par an dans Grenoble pour maintenir la population. Or la nouvelle majorité a décidé de construire 1000 logements par an pour éviter le départ des Grenoblois dans le périurbain. Mais cette solution c’est avérée désastreuse car les logements construits l’ont été à des prix beaucoup trop importants, malgré les cadeaux faits aux promoteurs, notamment sur le foncier.
La population n’a pas augmenté et la vacance dans les logements atteint des records historiques. Cette politique libérale (le marché va tout réguler) a été une catastrophe dont la majorité n’a pas su tirer les leçons. Des prix excessifs n’ont pas permis de retenir les ménages à faibles ou moyens revenus qui sont partis où le logement était moins cher, c’est-à-dire dans le périurbain, car dans l’agglomération les prix étaient aussi élevés. Le terrain à construire est rare à Grenoble et avant d’y implanter des logements il serait utile et nécessaire de s’assurer qu’il n’y a pas mieux à faire. Vouloir densifier sans retenue la ville, a conduit aux dérapages sur les prix. Que se soit dans la politique d’urbanisme ou du logement il faut tout repenser à Grenoble en n’oubliant pas que c’est d’abord sur l’existant qu’il faut jouer si l’on veut combattre le péri-urbain et sur le prix du logement. Le logement social est un élément important pour limiter les prix, mais il faut aller au-delà et ce n’est pas la proposition de favoriser les promoteurs en leur faisant des cadeaux sur le foncier, pour leur demander de sortir des logements à 2800 €/m2, qui suffira. Des outils publics spécifiques devront être créés pour construire moins cher avec la même qualité. Il faut impérativement arrêter cette dérive vers une ville pour des riches et rebâtir un urbanisme et une politique du logement pour tous.
