Au cours du débat budgétaire du Conseil municipal du 16 décembre, le dernier de ce mandat, Hakim Sabri le Président du Groupe des élus « Ecologie et Solidarité » a fait observer que d’une manière générale, la majorité ne lésinait pas sur les dépenses d’argent public, plusieurs centaines de milliers d’euros, en matière d’études et audit en tout genre. Etudes parfois inutiles, comme la dernière en date sur la Tour Perret venant après celle réalisée en 2012 et qui disait déjà clairement quels travaux la ville devait engager en urgence. Comme il fallait s’y attendre, J. Safar n’a pas répondu, mais a repris avec le peu d’imagination qui le caractérise l’antienne habituelle selon laquelle ce sont les recours judiciaires qui coûtent chers à la commune.
Lui qui aspire à devenir le premier magistrat de la ville devrait savoir que si cette majorité n’avait pas fait preuve d’un invraisemblable mépris à l’égard des Grenoblois et notamment des 10 000 signataires de la pétition contre le projet de l’Esplanade, si elle n’avait pas voulu passer en force et en toute illégalité, sans doute n’y aurait-il jamais eu de recours. Personne ne peut prendre plaisir à saisir la justice et c’est bien parce que cette majorité est hautaine et sourde que les citoyens sont conduits à utiliser les ultimes moyens dont ils disposent, à savoir la justice.
Ainsi aurait-il été tout à l’honneur de cette majorité de reconnaître ses erreurs et de le faire avec humilité plutôt que d’affirmer comme l’a fait L. Masson élue à la Démocratie Locale (sic) que la décision du tribunal constitue « une perte de temps et d’argent. » Venant d’une élue, les magistrats du Tribunal Administratif apprécieront certainement.
Enfin de grâce, que l’on veuille bien nous épargner le couplet sur le ralentissement de la construction de logements sociaux. Les Grenoblois qui ne sont pas dupes ont bien compris qu’au cours de ces dernières années les promoteurs et la spéculation avaient faits main basse sur la ville. Ce qui ne changerait guère avec l’UMP M. Chamussy qui tente bien maladroitement (si l’on ose dire) de récupérer un combat qu’il n’a jamais mené, contre un projet qu’il n’a jamais contesté sinon tout récemment.
Enfin dans ce choeur dissonant, il ne manquait plus que la voix de A. Djellal président du groupe des élus PS, autrement dit la voix de son maire, qui non seulement manie la litote « la décision du tribunal ne va pas totalement dans le sens de la décision que nous attendions » mais nous dit la détermination de la majorité à poursuivre des aménagements virtuels dans une ville irréelle qu’il décrit comme « plus verte, plus agréable à vivre, plus attractive et accessible à tous. » Si on osait on pourrait dire qu’ils prennent leurs désirs pour la réalité, encore faudrait-il que le désir ait un jour existé.
Mots-clefs : Esplanade, justice administrative