Et si on parlait des finances de la Métro…

Publié le 17 mai 2014

tirelireL’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) réalise des expertises des situations financières de sociétés, d’Etats et de collectivités publiques et leur attribue une note. La Métro et le SMTC font faire cette notation depuis quelques années. Le 9 mai 2014, S&P rend sa note qui est plutôt positive pour la Métro notamment à cause du passage en Métropole au 1er janvier 2015.

Lire le communiqué de presse ici dans la rubrique « Etats et secteur public »

Dans le tableau, voici les chiffres donnés par S&P. Pour 2014 à 2016 il s’agit d’estimation du scénario central (sc) décrit par S&P.

En millions d’euros 2011 2012 2013 2014(sc) 2015 (sc) 2016 (sc)
Recettes de fonctionnement 245 250 251 268 333 334
Dépenses de fonctionnement 182 183 193 214 260 264
Epargne brute 63 67 58 53 74 70
Recettes d’investissement 23 20 33 24 19 19
Dépenses d’investissement 85 99 96 91 90 90
Remboursement capital dette 24 25 27 29 29 27
Emprunts nouveaux 20 33 36 40 26 28
Dette fin d’année 385 394 403 414 412 406

 On voit que le stock de la dette augmentait inexorablement de 10 M€ chaque année et qu’il se stabiliserait enfin en 2015.

Cela ne tient pas du miracle mais des dotations de l’Etat qui seraient nettement plus importantes pour une métropole que pour une communauté d’agglomération. Encore faut-il être sûr que ces projections seront bien inscrites à ce niveau dans la loi de finance pour 2015.

S&P estime que la Métropole touchera une dotation de l’Etat de 27 millions d’euros en 2015 alors qu’en 2014 elle n’aura touché que 11,5 M€. Mais le gain ne serait que d’environ 10 M€ car la recherche de 50 milliards d’économies (dont 11 pour les collectivités) devrait baisser les dotations annuelles pour la Métro de 5 M€.

A noter que l’acquisition de nouvelles compétences provenant des communes sera équilibrée en recettes et dépenses car toute dépense nouvelle sera compensée par une diminution de l’attribution de compensation que la Métro verse aux communes. Mais comme S&P estime que la Métro va avoir à prendre en compte environ 10 M€ de dépenses d’équipement (donc d’investissement) provenant des communes, elle diminuera d’autant l’attribution de compensation qui est une dépense de fonctionnement, d’où un gain non pas de 10 M€ d’épargne brute mais de 20 M€, épargne brute qui passera alors de 53 à 74 M€.

Suivant ces chiffres, on peut en conclure que S&P estime que les recettes provenant des transferts de compétences seront d’environ 55 M€, recettes abandonnées par les communes de la Métro et les dépenses de 45 M€ pour le fonctionnement et 10 M€ pour l’investissement.

Mais il faut remarquer que l’équilibre que décrit par S&P suppose que le montant total des dépenses d’investissement n’augmentera pas restant à 90 M€ (dont les 10 M€ de transfert des communes). Ceci suppose donc que la Métro devra diminuer ses anciens investissements de 10 M€. Ce que nous avons toujours demandé chaque année sans jamais l’obtenir. C’est pourquoi apparait cette stabilisation de l’encours de la dette, mais il est curieux que S&P ne signale pas à quel prix ceci est atteint.

La préparation du budget 2015 sera suivre de très près et il serait intéressant que la Métro présente plusieurs scénarios à mettre au débat public, comme doit le faire la ville de Grenoble pour son budget 2015.

Une autre donnée intéressante est celle du PIB par habitant de la Métro qui atteint environ 30 000 € par habitant, ce qui n’est pas différent de celui de la France entière ou de la Région Rhône-Alpes et relativise les discours de l’ancienne majorité qui laissaient croire que grâce à leur politique économique l’activité était florissante à Grenoble et dans l’agglomération. Tout est normal.

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