Photographie des finances de la ville de 2004 à 2013

Publié le 5 décembre 2014
©Ville de Grenoble

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Le 26 mai 2014, le nouveau maire, Eric Piolle, demandait aux services de la ville de faire un travail sur la réalité financière de la commune entre 2004 et 2013 sur la base des comptes administratifs et un travail prospectif sur les investissements et leurs impacts sur les dépenses futures.

Cet important travail de rétrospective financière a été rendu public le 2 décembre et en 90 pages (plus les annexes) il donne une photographie précise de l’état des finances de la ville sur 10 ans.

Pour accéder à l’ensemble des données suivez ce lien.

Pour télécharger directement l’audit financier (5,6 Mo) cliquez ici.

Il confirme ce que nous avons toujours expliqué : une situation financière plutôt correcte jusqu’en 2011, puis une lente dégradation en 2012, qui s’accélère en 2013. Des impôts très élevés, une dérive importante des frais de personnels qui va s’accélérer violement en 2014 par des embauches en grand nombre fin 2013, début 2014. Avec les chiffres indiqués dans l’étude, on peut estimer qu’entre 2012 et fin 2013, il y a eu environ 150 embauches supplémentaires d’agents sur emplois permanents et 400 sur emploi non permanents ! Il va bien falloir que ceux qui ont pris ces décisions qui coutent très cher, s’expliquent devant les Grenoblois quant à leur nécessité pour le service public.

Les informations les plus intéressantes concernent la politique d’investissement lancée ces dernières années, qui « a plus été orientée sur les politiques de rayonnement ou de développement que sur le gros entretien du patrimoine existant. » L’autre information importante touche l’avenir, c’est le coût exorbitant des décisions d’aménagement dans les différentes ZAC qui dépassent les possibilités financières de la ville. Les engagements pris par l’ancienne équipe mettaient à la charge de la ville 230 M€ pour équilibrer les ZAC dont la moitié pour la ZAC Presqu’île. Jusqu’à présent la ville consacrait 4 M€ annuel pour les ZAC, il faudrait maintenant qu’elle en consacre au moins 8 M€ chaque année pour payer les 190 M€ qui restent à payer fin 2013, soit sur une durée d’environ 25 ans ! Il va falloir tout reprendre sur ces dossiers, heureusement la ZAC Esplanade a été arrêtée.

« La situation, héritée des choix politiques effectués ces dernières années, est dès lors d’autant plus critique que nombre d’engagements financiers ont été pris pour de nombreuses années alors même que les dotations de l’Etat sont désormais en forte baisse. »

Une analyse détaillée est faite sur les subventions que verse la ville aux associations et autres structures et des informations apportées sur l’absentéisme du personnel (voir article sur ce sujet).

Il manque une analyse sur l’année 2014, dont les comptes réels ne seront connus qu’en juin 2015. Mais les grandes masses sont connues. Nous avons déjà indiqué que le dérapage important sur les frais de personnels débuté en 2013 s’est accéléré en 2014 et crée une situation très difficile pour l’avenir. Une des grandes questions pour le budget 2015 sera comment diminuer rapidement les dépenses (en fonctionnement et en investissement) sinon le budget sera impossible à boucler vu les pertes de recettes prévues par la loi de finances qui va être votée fin décembre au Parlement. Ne pas équilibrer le budget c’est mettre la Ville sous la tutelle de l’Etat (le préfet) qui ne s’embarrassera pas et augmentera brutalement les impôts ou coupera dans des dépenses sociales.

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