Métro : budget 2015

Publié le 6 février 2015

logo MétroLe budget 2015 de la Métro a été voté le 6 février 2015. C’est le premier budget de la métropole, mais comme les transferts financiers entre communes et Métro ne sont pas définis, il y aura d’importants ajustements financiers lors d’une décision modificative prise plus tard. Globalement il y aura neutralité mais avec d’importantes différences entre fonctionnement et investissements dont certaines sont déjà prises en compte dans le budget.

Contrairement au budget de Grenoble et de certaines autres communes, le budget de la Métro n’est pas difficile à boucler car elle reçoit une dotation de l’Etat supérieure de 5,3 M€ par rapport à 2014 grâce au passage en métropole.

Quelques données :

  • les taux de la fiscalité seront inchangés : les ménages apporteront 62,1 M€ plus 40,3 M€ de TEOM et la fiscalité des entreprises 100,5 M€. Il y a maintenant un équilibre entre les ménages et les entreprises, alors qu’il y a quelques années, la Métro n’était financée que par les entreprises. Cela lui impose donc une responsabilité plus importante vis-à-vis des habitants en terme de services rendus avec pour conséquence la nécessité de développer une relation de proximité qui n’existe pas.
  • L’inquiétude principale est le financement du SMTC. Alors qu’auparavant, la Métro et le Conseil général (CGI) lui apportaient chacun 36,8 M€ en subventions de fonctionnement, en 2015 ce sera seulement 25,3 M€ soit une perte sèche de 23 M€ sur 73,6 M€ soit moins 31 % !! Et ceci à cause de la décision désastreuse du CGI de diminuer unilatéralement sa subvention et comme la parité de financement s’impose entre les deux financeurs, la Métro est obligée de s’aligner. Heureusement la Métro va légèrement compenser sa baisse par une subvention en investissement de 8,5 M€ et des compléments. Mais le SMTC va se trouver dans une situation très délicate alors qu’il était déjà dans une situation financière très contrainte à cause des investissements (très utiles) faits ces dernières années.
  • La dette de la Métro qui est de 356 M€ au 1er janvier 2015, va augmenter de 18 M€ en 2015 si l’emprunt d’équilibre est effectivement mobilisé, à cause des transferts de dette des communes. Mais son épargne va aussi augmenter par un mécanisme dû aux transferts des charges des communes. L’équilibre financier sera alors conservé. On y verra plus clair lors de l’adoption de la décision modificative prévue en cours d’année.
  • À noter dans le budget annexe « réseaux de chauffage urbain » une somme de 120 k€ pour les études d’une nouvelle unité de production de chaleur (NUP) sur la Presqu’île. Voir article sur le sujet.

La philosophie générale de la politique de la Métro est rappelée en introduction du document de présentation du budget :

« La Métropole doit répondre à trois défis majeurs :

  • La lutte contre les précarités et la résorption des inégalités sociales sont au cœur du projet métropolitain, et se déclineront dans nos politiques de l’eau, de l’énergie, de logement, de transport, d’insertion et d’emploi, dans la politique de la ville.
  • Le développement de la métropole doit signifier le développement de toute l’agglomération et nécessite une mobilisation forte pour lutter contre les inégalités territoriales en tous domaines.
  • Enfin, la mise en œuvre de la transition énergétique à l’échelle de notre territoire impose de repenser toutes nos politiques en fonction des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’économies d’énergies et des ressources naturelles et de lutte contre les pollutions.

L’affirmation de la Métropole comme un instrument essentiel de solidarité structure le budget 2015 : qu’il s’agisse des opérations de renouvellement urbain, des moyens consacrés à la politique de la ville, des moyens nouveaux mobilisés au service de l’emploi et de l’insertion, de la politique du logement à travers le soutien à la construction, le soutien aux programmes de rénovation thermique avec Mur-mur 2, des éléments de tarification sociale et progressive pour les services de l’eau et de l’énergie, la métropole continuera à agir pour renforcer la cohésion sociale.

Solidarité et cohésion sociale supposent une recherche permanente d’équité entre les territoires, et la volonté d’offrir à tous les habitants des quarante-neuf communes, notamment les plus modestes, un égal accès aux services publics. Notre agglomération est polycentrique, les investissements de la Métropole se déploieront sur tout le territoire métropolitain. Le schéma stratégique de développement économique prévoira notamment le développement de l’activité économique sur l’ensemble de la Métropole. La poursuite d’une politique des mobilités ambitieuse, avec le développement du réseau de transports en commun, les projets d’autoroutes cyclables et la relance de la politique cyclable répondra également à un impératif de lutte contre la ségrégation spatiale, afin de résorber les inégalités territoriales.

Enfin, la Métropole agira en stratège au service du développement durable. Afin de relever les défis de la transition énergétique, des mobilités, tout en accompagnant le développement de l’activité économique et le rayonnement du territoire (touristique, universitaire, culturel…), la métropole va développer des outils de planification (PLUi, PLH, schéma stratégique de développement économique, schéma touristique…) et d’action. En relation étroite avec les territoires voisins, en cherchant à faire jouer la complémentarité avec le pôle lyonnais, la métropole grenobloise sera dès 2015 un acteur majeur de l’aménagement du territoire.

Le rayonnement de la Métropole grenobloise doit servir un projet : celui d’un territoire dont le dynamisme profite à l’ensemble de ses habitants, où le développement économique va de pair avec l’emploi pour tous, une métropole dont la diversité et la qualité de vie sont préservés, un espace d’invention et d’expérimentation capable d’accueillir toutes celles et ceux qui veulent inventer la métropole de demain. »

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