Risques d’inondation à Grenoble

Publié le 8 mai 2015

Inondation300508La Ville de Grenoble est exposée à cinq risques naturels : inondation, mouvement de terrain, feu de forêt, météorologique et sismique. La crue du samedi 2 mai 2015 rappelle que la ville et l’agglomération doivent rester vigilantes car les crues d’ampleur décennales se font de plus en plus fréquentes. Est-ce le changement climatique qui en est responsable ? Est-ce que les travaux prévus et en cours sur les digues par le SYMBHI (Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère) sont suffisants pour éviter la catastrophe d’une crue d’ampleur bi-centennale (une fois tous les 200 ans). C’est souvent à cette période de l’année que surviennent les crues à cause de la fonte accélérée des neiges quand elles sont tombées en abondance et des périodes pluvieuses importantes.

Les services publics ont bien réagi puisque les alertes à la crue ont fonctionné ce qui a permis d’évacuer à temps les personnes SDF qui campaient sur les berges de l’Isère.

Définition des catégories des débits de l’Isère à Grenoble :

  • Débit moyen annuel : 150 m3/s (mètres cubes par seconde)
  • Débit d’étiage : 70 m3/s
  • Crue décennale : 900 m3/s
  • Crue centennale : 1200 m3/s
  • Crue bi-centennale : 1600 m3/s

Les crues d’ampleur décennales sont survenues à Grenoble en 1999, 2000, 2001, 2008, 2010 et 2015. Ce qui fait une fréquence importante et en dehors de la moyenne statistique.

Le 2 mai 2015 le pic de crue est passé à Grenoble à 12h30 avec un débit d’environ 950 m³/s et une hauteur mesurée à l’échelle de 3m40.

La grande crue historique de l’Isère a eu lieu le 2 novembre 1859. Elle marque le début de la politique de protection de la ville. Les premiers travaux visent à surélever les quais à une côte légèrement supérieure à la ligne d’eau de la crue qui avait atteint, par exemple 1,25m sur les places Grenette et Vaucanson. Ces niveaux d’eau sont matérialisés sur les bâtiments par des repères de crue. La rivière est montée de plus de 5 m. C’est la crue qui est la référence pour le dimensionnement des travaux actuels menés par le SYMBHI.

Le Conseil Général de l’Isère a créé en 2004 le syndicat mixte qui réalise des travaux de protection : champs d’inondation contrôlée (pour stocker la crue sur des zones naturelles), renforcement de digues, arasement de bancs de sable, réaménagement de confluences et de seuils.

Pour prendre connaissance du programme des travaux, cliquez ici.

Le graphique indique comment l’utilisation des champs d’inondation contrôlée (CIC) permet d’écrêter le pic de crue :

casiers inondation

En cas de crue, l’eau sera stockée dans 16 CIC dont la capacité totale sera de 35 millions de m3.
Pour dimensionner de façon cohérente tous les ouvrages hydrauliques, le niveau de référence maximal adopté est celui de la crue de 1859. Mais dès une crue trentenale les CIC devraient être utilisés.

Le programme des travaux est organisé en deux phases et le coût total estimé à 135 M€ HT.

  • 2012-2016 : Travaux de la tranche 1 (de Saint-Ismier à Grenoble) : 52 millions d’euros HT
  • 2016-2021 : Projet de travaux des tranches 2 et 3 (de Pontcharra à Saint-Ismier) : 83 millions d’euros HT (en cours de financement).

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