Y-a-t-il encore un PS grenoblois ?

Publié le 4 mars 2016

PS-IsereIl aura suffi d’une intervention d’une élue de la majorité (DL du 19 février) critiquant la lettre de M. Destot aux Grenoblois pour qu’éclate au grand jour l’état du Parti Socialiste grenoblois. En effet J. Safar dans des interviews au Dauphiné Libéré lâche des informations intéressantes sur le fonctionnement du PS et ses problèmes. Heureusement qu’ils n’ont pas gagné en 2014, car le fonctionnement de l’attelage PS n’a rien de collectif et les coups bas pleuvent.

L’amour vache du théâtre de boulevard PS au cœur des Alpes serait-ce la vision que nous propose J. Safar pour cette ville et pour cette métropole ? Sans nous laisser distraire par ces scènes de ménage à venir, travaillons à reconstruire autrement ce qu’ils ont démoli. C’est ce que les Grenobloise et les Grenoblois souhaitent vraiment mettre en œuvre avec la majorité municipale et métropolitaine.

On découvre un aveu de taille qui confirme ce que nous disons depuis bientôt deux ans : l’opposition PS n’est actuellement pas capable de faire des propositions : « On ne pourra envisager à nouveau la victoire à Grenoble que si on est capable de faire des propositions »

  1. Destot a fait sa lettre tout seul sans en parler à ses collègues du PS notamment pas à J. Safar pourtant intéressé au premier chef, étant leader de l’opposition municipale. Safar déclare à propos de la volonté de retour de Destot qu’on peut deviner à travers sa lettre : « Alors si c’est pour faire le cheval de retour, je pense que ça créera des tensions que je ne lui souhaite pas. » C’est à peine une menace.
  2. Pour J. Safar, l’analyse de la défaite de mars 2014 par Destot est fausse : « On ne peut pas seulement se réfugier derrière le national : si nous n’avons pas gagné en 2014, c’est aussi pour des raisons locales fondamentales ». Dommage qu’il n’en dise pas plus sur ces raisons fondamentales. Plus haut dans l’interview il indique : « Michel a eu une responsabilité dans la gestion pas très réussie de la transition, oui c’est un des éléments, et on le sait très bien, de la défaite de 2014 ». Il prend tout de même certains électeurs pour des imbéciles : « Des gens n’ont pas compris ce qu’il s’est passé, avec un calendrier trop tardif ». Il aurait certainement préféré que Destot lui laisse la place de maire avant la fin du mandat.
  3. Un ras le bol des actions personnelles. Safar appelle à un travail collectif et il cite les parlementaires grenoblois et leurs suppléants, qui, sous-entendu, feraient cavaliers seuls.
  4. Ce qui se passe au niveau de la Métro est inquiétant pour le PS, qui est déjà très affaibli. En effet, J. Safar n’exclut pas de sortir de la majorité de la Métro. Jusqu’à présent il a voté les budgets, sous-entendu il pourrait ne plus le faire à l’avenir. « Si demain, il devait y avoir un clash, ce ne serait sûrement pas avec le Président Christophe Ferrari, mais parce que je considèrerais que le poids ou le rôle de Grenoble au sein de la Métropole devient un vrai problème et nous empêche d’avancer sur des dossiers fondamentaux. Et là, oui, j’en tirerais les conclusions qui s’imposent et je serais capable de dire que je quitte cet attelage métropolitain ». Il rajoute : « Pas parce que je pense que Christophe Ferrari ou le vice-président Fabrice Hugelé ne sont pas à leurs places, mais sur des problématiques politiques …». On devine en fin d’interview que ces problématiques politiques sont liées à l’opposition de la majorité municipale à la politique du Président de la République et du gouvernement. S’il pense que défendre la politique actuelle est porteur… laissons-le à ses illusions.

Ce qui domine dans ces interviews c’est la démarche solitaire de J. Safar et de M. Destot. Les leaders jouent chacun leur petite musique. Il n’y a plus de travail collectif, le PS grenoblois n’existe plus en tant que lieu collectif d’élaboration d’idées politique. L’éclatement qui est en train de se faire au niveau national est encore plus exacerbé à Grenoble suite à la cuisante défaite de 2014 et les comptes ne sont toujours pas réglés. De nombreux socialistes, en particulier les jeunes, veulent reconstruire le débat à gauche loin de ces jeux politiciens de conquête des places de pouvoir. On ne peut que leur souhaiter bon courage dans cette situation très difficile.

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