Pour une eau pure dans toute la métropole

Publié le 13 mai 2016

Source de RochefortLa contamination de l’eau de Vif démontre que les conditions pour conserver une eau potable est un combat de tous les instants et exige que les champs de captage soient protégés de toutes les pollutions. Ceci impose que le périmètre de protection soit suffisamment large et que les règles d’interdiction d’implantations d’activités pouvant mettre en danger la qualité de l’eau soient strictes et régulièrement réévaluées.

Nous avons dans la Métropole une chance inouïe grâce à des champs de captage bien protégés et bien gérés à Rochefort (nappe du Drac) et Pré-Grivel (nappe de la Romanche). L’eau qui est pompée dans ces champs provient de l’eau de rivières qui transite longuement à travers du sable qui opère une filtration efficace. C’est l’inverse des eaux prélevées en montagne (exemple le Vercors où la fonction filtration n’existe pas). La capacité de production de Rochefort et Pré-Grivel, excède très largement les besoins de toute l’agglomération et même de la région urbaine…

Les champs de captages de Rochefort sont ceux qui ont le périmètre de protection le plus vaste d’Europe, et sa défense exige une vigilance de tous les instants et les personnels de la SPL Eau de Grenoble Alpes organisent cette défense avec une grande compétence et un sens du service public qu’il faut souligner.

Les habitants de Vif demandent que leur réseau de distribution d’eau potable soit alimenté par Rochefort pour avoir une eau naturellement pure non chlorée, car ils sont persuadés que l’eau actuelle est soumise à des infections microbiologiques chroniques et que la chloration forte (0,5 mg/l à la source de l’Echaillon) qui est opérée actuellement n’est pas une solution acceptable à moyen et long terme.

Plusieurs solutions sont étudiées activement par la régie de l’eau de la métropole qui coûteront plusieurs millions d’euros d’investissement pour alimenter Vif avec de l’eau de haute qualité et dans des délais allant d’un à 3 ans : ultrafiltration, raccordement à Rochefort ou à Pré-Grivel ou utilisation d’un puits dans la zone de protection de Rochefort.

Il n’y a pas de niveau règlementaire fixé pour la quantité de chlore maximum à mettre dans le réseau d’eau potable. L’arrêté du 11/01/2007 fixe des normes de qualité à respecter pour un certain nombre de substances dans l’eau potable dont le chlore, le calcaire, le plomb, les nitrates, les pesticides et les bactéries.

Pour le chlore libre il est seulement précisé : « Absence d’odeur ou de saveur désagréable et pas de changement anormal » !

En juillet 2010 l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) précisait :

« Dans le domaine du traitement des eaux destinées à la consommation humaine, le chlore est utilisé comme désinfectant (sous forme de chlore gazeux ou d’hypochlorite de sodium ou de calcium). Pour assurer l’absence de prolifération microbiologique, il est recommandé, en France, de maintenir une dose de chlore libre aux alentours de 0,3 mg/L en sortie de station de traitement et 0,1 mg/L en tous points du réseau (Circulaire DGS n°524/DE n°19-03 du 7 novembre 2003 dans le cadre de l’application du plan vigipirate). La réglementation française (arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R.1321-2, R.1321-3, R.1321-7 et R.1321-38 du code de la santé publique) ne fixe cependant pas de limite chiffrée pour la teneur en chlore libre et chlore total pour l’eau destinée à la consommation humain. En revanche, cette réglementation précise que l’eau ne doit pas présenter d’odeur ou de saveur désagréables pour le consommateur (critères dits organoleptiques). Des recherches sur le sujet ont montré que la concentration-seuil du goût de chlore libre résiduel varie de 0,075 mg/L à 0,450 mg/L selon le pH 4. L’OMS recommande une valeur maximale de chlore libre dans l’eau potable de 5 mg/L s’appuyant sur des fondements toxicologiques. »

Pour télécharger le rapport de l’ANSES, cliquez ici.

Il faut tout de même savoir que le chlore libre utilisé pour désinfecter l’eau réagit avec la matière organique présente dans les eaux brutes et donne naissance à des dérivés qui restent présents dans l’eau.  L’INVS (Institut de veille sanitaire) a fait une étude en 2008 sur les sous-produits de chloration (les trihalométhanes, les acides haloacétiques et les haloacétonitriles), observée dans quatre réseaux d’eau français en 2006 et 2007.

« Le chlore peut réagir avec la matière organique de l’eau, les ions bromure, les ions iodure, et former des sous-produits. La présence de ces composés dans les réseaux d’eau potable, d’appellation générique sous-produits de chloration (SPC), pose un problème de santé publique qui concerne la plupart des usines de traitement d’eau superficielle. En 1974, la découverte des SPC dans les réseaux d’eau potable a entraîné la réalisation de nombreuses études pour caractériser les propriétés toxicologiques et épidémiologiques de ces composés. Depuis cette date, plusieurs études épidémiologiques ont montré une association entre les SPC et certains cancers chez l’homme (vessie et colorectal le plus souvent). Les résultats des études concernant les effets des SPC sur la reproduction et le développement sont en revanche beaucoup plus controversés et peu significatifs. »
Et en conclusion il faudrait poursuivre les études plus avant pour connaitre les conséquences sanitaires d’une présence des SPC dans l’eau chlorée :

« Au niveau de la santé publique, l’état des connaissances et la complexité de l’association supposée entre les SPC et les effets de santé rendent peu réaliste la production d’indicateurs sanitaires liés aux SPC à l’échelle nationale ; il est en revanche possible d’améliorer la surveillance de l’exposition des français et de la comparer aux résultats des études épidémiologiques passées et à venir. Les recommandations proposées dans ce rapport peuvent être mises en œuvre sans nuire à la qualité microbiologique de l’eau potable. En revanche, le faible coût lié à l’utilisation du chlore peut être remis en question dans certaines situations à cause des SPC. »

Pour lire l’article complet, cliquez ici.

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