La vacance commerciale progresse dans les centres-villes

Publié le 1 juillet 2016
Commerces-Grenoble-petit

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La Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé, Procos fait chaque année une étude sur la vacance des commerces en centre-ville. Le 22 juin 2016 elle rend public son étude pour l’année 2015.

« La vacance commerciale s’est de nouveau accrue dans les centres-villes, entre 2014 et 2015.

Elle atteint en moyenne 9,5 % du parc de locaux commerciaux, en 2015. Elle s’élevait à 8,5 % en 2014. Depuis 2012, le phénomène gagne environ un point chaque année ». Seules les grandes villes résistent. Grenoble résiste bien avec seulement 6 % de vacances (voir la carte), exactement dans la moyenne des grandes agglomérations.

La moitié des villes ont un taux de vacance supérieur à 10% dans leur centre. La situation se dégrade rapidement : en 2001, 87 centres-villes bénéficiaient d’une situation très favorable avec un taux de vacance inférieur à 5%. Ils ne sont plus que 15 dans ce cas en 2015. Procos estime que le seuil d’alerte se situe autour de 7,5%. 23 centres-villes (soit un centre-ville sur dix) présentaient une situation très défavorable en 2001, avec un taux de vacance supérieur à 10 %. Ils sont désormais une centaine en 2015, soit quatre fois plus.

Ces études démontrent que les difficultés de certains commerces à Grenoble ne sont pas liées à la politique métropolitaine ou municipale mais à des effets beaucoup plus profonds.

 « Des causes multifactorielles

L’origine de la vacance commerciale relève de causes multifactorielles.

Sur une longue période, celle-ci semble résulter des évolutions de peuplement et des mutations du mode de croissance des entreprises de commerce.

En France, le parc de magasins atteint son apogée dans les années 1920. On recense alors près de 1,5 million de boutiques. Puis, le déclin s’amorce. En moins d’un siècle, la France perd près de la moitié de ses commerces (elle en compte environ 850.000 aujourd’hui) alors que sa population croît dans le même temps de 50 %. L’exode rural et la concentration des populations dans les villes constituent la première cause de détricotage d’un tissu commercial traditionnel d’abord conçu pour couvrir des marchés de proximité. La France compte pour la première fois plus d’urbains que de ruraux précisément en 1930. Le développement, à partir des années 1950-1960 de nouvelles formes de vente discount (hypermarchés, supermarchés, moyennes surfaces spécialisées) et des chaînes de grande distribution (réseaux succursalistes, de franchises, etc.) accélèrent ensuite le phénomène.

La vacance commerciale touche alors en majorité les territoires ruraux.

Plus récemment, la vacance commerciale semble davantage résulter d’une crise de surproduction de surfaces de vente. Depuis les années 2000 en France, le parc de surfaces commerciales croit en effet à un rythme plus rapide que celui de la consommation. Ce parc a progressé de 3 % par an alors que dans le même temps, la consommation n’a progressé que de 1,5 % par an. En outre, la performance moyenne des magasins mesurée par le rapport chiffre d’affaires/m² diminue de 1 % par an, alors que leurs coûts d’occupation s’accroissent de + 3 %.

La vacance témoigne ainsi des difficultés du commerce à se maintenir dans un parc toujours plus étendu (mais aussi plus concurrentiel), toujours plus cher et moins profitable. »

Pour télécharger l’étude cliquez ici.

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