L’accès aux soins se dégrade fortement

Publié le 16 septembre 2016

que-choisirL’association de consommateurs UFC-Que Choisir a publié une étude qui démontre que l’accès aux soins s’est fortement dégradé en quatre ans. En effet l’association fait des études sur cette question tous les quatre ans et sa dernière étude remontait à 2012.

Voici le résumé de l’étude de 2016 :

« En 2012, l’UFC–Que Choisir avait publié un état des lieux inédit de l’accès aux soins en France, qui, en croisant ses dimensions géographiques et financières, mettait en lumière une inquiétante fracture sanitaire. Quatre ans plus tard, alors que la prochaine convention médicale est en cours de négociations entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins depuis le début de l’année, l’association rend publique sa nouvelle étude, notamment sous la forme d’une carte interactive librement accessible sur son site www.quechoisir.org.

Ces quatre années sont l’occasion de dresser deux bilans. D’une part, celui de l’action de la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui avait fait des questions de dépassements d’honoraires et de désertification médicale des enjeux forts de son ministère. D’autre part, celui de l’Assurance Maladie, qui, dans sa dernière convention médicale conclue en 2011 (avec un avenant important en 2012), affichait-elle aussi de hautes ambitions en la matière.

L’aggravation de la fracture sanitaire est manifeste. Jusqu’au tiers des Français a aujourd’hui des difficultés d’accès géographique aux spécialités étudiées (pédiatres, gynécologues, ophtalmologistes), et un quart aux médecins généralistes. Et dès lors que l’on souhaiterait se soigner au tarif de la sécurité sociale, ce sont plus de 8 Français sur 10 qui manquent de gynécologues et d’ophtalmologistes sans dépassements d’honoraires à moins de 45 minutes de leur domicile. Pire, l’offre au tarif opposable pour les trois spécialités étudiées s’est réduite depuis 2012 pour plus d’un Français sur deux.

La première cause de ces mouvements est géographique. Malgré la multiplication des mesures de « saupoudrage incitatif » à destination des médecins, la répartition géographique des professionnels de santé s’est dégradée. En quatre ans, 27 % des Français ont vu leur accès géographique aux généralistes reculer, et jusqu’à 59 % pour les gynécologues.

La deuxième cause, cumulative, est tarifaire : les dépassements d’honoraires ont continué à croître depuis 2012. Alors que l’inflation sur la période n’a pas été supérieure à 1 %, le tarif moyen d’une consultation a progressé de 3,2 % chez les généralistes, de 3,5 % chez les ophtalmologistes, de 5 % pour les gynécologues, et même de 8 % pour les pédiatres ! Le Contrat d’accès aux soins, mis en œuvre en 2013 et qui devait réguler les dépassements d’honoraires, signe ici son échec. Echec dispendieux, car pour 59 millions d’euros de dépassements évités par son action en 2014, il a coûté 470 millions d’euros en contreparties accordées aux médecins, soit 8 fois plus.

C’est pourquoi l’UFC–Que Choisir appelle aujourd’hui le gouvernement et l’Assurance maladie à enfin tirer les leçons des échecs passés et répétés. Pour mieux répartir les médecins sur le territoire, un conventionnement sélectif doit être mis en place, qui ne permette plus aux médecins de s’installer en zones sur-dotées autrement qu’en secteur 1, pour injecter dans ces territoires l’offre à tarif opposable qui y fait paradoxalement défaut aujourd’hui. Par ailleurs, pour inverser enfin la courbe des dépassements d’honoraires, l’accès au secteur 2 doit être fermé, le choix étant laissé entre le secteur 1, sur lequel les aides publiques aux médecins seraient recentrées, et le Contrat d’accès aux soins. »

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