Lyon-Turin, une mauvaise nouvelle

Publié le 3 février 2017

Le 26 janvier suite au passage au Sénat, le parlement a définitivement autorisé l’approbation de l’accord Franco-italien sur la réalisation de la ligne TGV Lyon-Turin. Seuls les parlementaires EELV ont voté contre. Et ce après un simulacre de débat de 30 minutes au Sénat, qui fait quand même mieux que l’Assemblée Nationale ou le vote a eu lieu sans débat ! Le député M. Destot, qui en était le rapporteur, n’a donc soutenu le projet qu’en commission des Affaires Etrangères ou il a dû avouer, face aux questions de Cécile Duflot, que le plan de financement (pourtant indispensable pour obtenir le cofinancement Européen) n’existait pas… Donc la tactique du lobby de ce projet inutile continue : « le chantier est lancé (sur des crédits d’étude !), ce serait ballot de stopper là »… alors que 95% des travaux restent à faire d’ici 2033 ! Avec cette adoption, les appels d’offres pour les marchés de travaux pourront être lancés pour un démarrage espéré des chantiers en 2018.

Pourtant ce projet, le plus gigantesque de l’Union Européenne (26 milliards d’euros en tout), a de moins en moins de soutiens : Après Grenoble et Turin qui ont retiré leur soutien c’est la Métropole qui délibère le 3 février sur un vœu au gouvernement posant des conditions importantes et demandant la révision du protocole de financement de 2007 associant les collectivités iséroises dont 2 sur 3 (le Conseil départemental en 2012 et Grenoble en 2016) refusent désormais de payer une partie des 227 M € (minimum) qui étaient attendus de leur part. Et Le Monde du 2 février a publié un article de fond assez critique, pour la 1ère fois dans cet organe de la presse « de référence », révélant au passage que le tunnelier (lancé sur les 9 premiers kilomètres du tunnel transnational) est actuellement bloqué par des difficultés géologiques inattendues).

Heureusement que le Conseil municipal de Grenoble s’est retiré du financement de ce projet d’où une économie entre 30 et 60 millions d’euros pour les finances de la ville d’ici à 2030.

Voilà ce qu’indique le Sénat à propos de cette loi : « Ce projet de loi a pour objet d’autoriser l’approbation d’un accord entre la France et l’Italie relatif à la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Cet accord vise à engager le lancement des travaux définitifs de la section transfrontalière de la nouvelle ligne ferroviaire reliant ces deux villes. Il a été signé le 24 février 2015.
Cet accord valide le coût du projet certifié à 8,3 milliards d’euros en valeur 2012 et précise les modalités de financement de l’ouvrage entre la France et l’Italie. Selon le Gouvernement, il a pour « objectif de réduire sensiblement le temps de trajet entre Paris et Milan, de permettre un report modal du trafic de marchandises traversant les Alpes franco-italiennes et d’améliorer les liaisons entre les vallées et les grandes agglomérations alpines de France et d’Italie, en contribuant à effacer la barrière alpine ».

Le Gouvernement ayant engagé une procédure accélérée sur ce texte le 26 octobre 2016, le projet de loi pourrait ne faire l’objet que d’une seule lecture au Parlement. »

Pour lire le document du Sénat cliquez ici.

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