Il est intéressant d’étudier les évolutions en nombre de voix des différents électorats entre les deux présidentielles de 2012 et 2017 à Genoble, bureaux de vote par bureaux de vote. Mais les périmètres de nombeux bureaux de vote ont été transformés entre ces deux élections. On peut toutefois faire une analyse sur les bureaux qui n’ont pas changé, ce qui représente environ 37 000 suffrages exprimés sur 65 000. Il faut toutefois noter qu’entre 2012 et 2017 il y a eu de nombreux changement de population à Grenoble (même si les électeurs restent longtemps inscrit dans leur ancien bureau de vote), ce qui peut faire évoluer la sociologie politique de certains bureaux.
Cet échantillon de bureaux de vote est représentatif, les résultats d’ensemble sont très proches des résultats de Grenoble en donnant un peu plus de votes à Mélenchon (30,5% au lieu de 28,9%) et un peu moins à Fillion (14,2% au lieu de 15,1%).
Dans les graphiques suivants, chaque point est un bureau de vote représenté par le nombre de voix obtenues en 2012 et 2017. Lorsque les points sont à peu près alignés cela indique une corrélation forte entre les deux variables représentées en ordonnée et en abscisse. Au contraire si les points sont distribués en nuage, cela indique une absence de corrélation.
On verra dans les résultats suivants qu’il y a des corrélations importantes entre les votes de 2012 et de 2017 et qu’on peut assez bien expliquer les évolutions électorales par les mêmes évolutions qui ont été étudiées par les sondages nationaux.
Comparaison du vote FN entre 2012 et 2017
Le graphique indique en ordonnée les voix du FN en 2012 et en abscisse les voix obtenues en 2017 dans les divers bureaux de vote. Il y a une corrélation très nette, l’électorat de 2012 s’est fortement reporté en 2017. Environ 90 % de l’électorat de 2012 s’est reporté avec une récupération d’environ 5 % de l’électorat de Sarkozy en 2012. Il y a eu un léger transfert de voix vers Mélenchon en 2017 (environ 5%)
Examen des votes de droite :
Il y a une corrélation très nette sur le nombre de voix (le fonds de l’électorat est le même) avec une perte importante en 2017.
On peut simuler ces résultats en considérant qu’il y a seulement 60 % des votes de Sarkozy en 2012 qui se sont reportés sur Fillon et que ce dernier a récupéré environ 15 % des votes de Bayrou. Ce sont des chiffres donnés par des sondages nationaux qui fonctionnent aussi bien ici.
Le vote de gauche
Il y a une très belle corrélation entre le vote de gauche en 2012 (en ordonnée) et en 2017 (en abscisse) avec une grande différence, il manque de nombreuses voix en 2017 par rapport à 2012, elles sont parties chez Macron qui récupère environ 50 % des voix de Hollande de 2012.
Vote Mélenchon entre 2012 et 2017
Il y a une belle corrélation entre les deux votes avec presque un doublement des voix.
Une simulation donne de très bons résultats en supposant que le vote 2017 pour Mélenchon est égal au vote (en voix) pour Mélenchon en 2012 plus 30 % du vote Hollande plus 45 % du vote Joly et 5% du vote FN de 2012. Les 5% de FN ne sont pas significatifs.
Vote Hamon
Une simulation (en voix) prenant en compte des estimations de sondages donne une assez bonne solution :
Vote Hamon = 20% du vote Hollande + 6% du vote Bayrou + 50% du vote Joly
Analyse du vote Macron
Une solution (corrélation un peu moins forte que pour les autres électorats) consiste à prendre pour 2017 un mélange de 50 % du vote Hollande, 50% du vote Bayrou et 25 % du vote Sarkozy (valeurs données dans des sondages nationaux).
Il y a plus de voix de gauche chez Macron que de voix du centre ou de droite à Grenoble.
Conclusion
Si on applique les coefficients des simulations ci-dessus au vote global des Grenoblois on obtient aussi de bonnes approximations en nombre de voix.
Il y a donc des logiques politiques qui se dessinent bien sur les mouvements en voix dans les bureaux de vote grenoblois
| Grenoble 2017 | Simulation | Votes réels |
| Mélenchon | 18798 | 18139 |
| Hamon | 6755 | 6781 |
| Macron | 18221 | 17985 |
| Fillion | 9260 | 9505 |
| FN | 6705 | 6718 |
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