Emploi : les effets d’entraînement des métropoles restent à démontrer

Publié le 15 décembre 2017

Une étude menée par le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et France Stratégie, publiée le 30 novembre 2017 examine l’effet d’entraînement des métropoles sur les zones d’emploi voisines, y compris les zones contiguës. L’étude analyse le dynamisme et le rayonnement régional de douze métropoles en matière d’emploi : Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Nice, Rennes, Rouen, Strasbourg et Toulouse. La dynamique métropolitaine au niveau de l’emploi semble évidente. « En moyenne, dans les zones d’emploi englobant les douze métropoles étudiées, la croissance moyenne de l’emploi entre 1999 et 2014 a été de 1,4% par an contre 0,8% sur l’ensemble du territoire ».

Si la dynamique métropolitaine est évidente, les effets d’entraînement sur les autres zones d’emploi régionales, y compris les zones contiguës, ne sont pas particulièrement sensibles. Certaines métropoles, comme Lyon, Nantes, Aix-Marseille et, dans une moindre mesure, Bordeaux, font profiter de leur dynamisme à la périphérie. Bordeaux, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse ont ainsi vu leur poids dans l’emploi national augmenter fortement, alors que Grenoble, Lille, Lyon et Marseille ont eu une croissance de l’emploi à peine plus forte que celle de l’ensemble du territoire. Nice, Rouen et Strasbourg sont quant à elles en deçà de la moyenne nationale.

L’étude classe les métropoles en quatre groupes suivant les effets sur leur voisinage. Le premier groupe de métropoles (Lyon, Nantes, Aix-Marseille et dans une moindre mesure Bordeaux et Rennes), se caractérisent par une forte dynamique de leur zone d’emploi mais aussi de celles qui leur sont contiguës. Le deuxième groupe (Lille, Toulouse et Montpellier), n’ont pas d’effet particulier sur les zones autour d’elles. Le troisième groupe (Grenoble et Strasbourg) présente une dynamique à l’inverse plus faible que celle des territoires régionaux avoisinants. Le quatrième groupe (Nice et Rouen) est constitué de deux territoires qui sont en difficulté sur le plan de l’emploi, la zone d’emploi de la métropole comme les territoires avoisinants voient leur emploi décroître.

En conclusion, l’étude précise : « Lorsque les performances des métropoles sont partagées par leur voisinage, il est tentant de penser que cela résulte d’un effet d’entraînement. L’analyse réalisée ici ne suffit cependant pas à conclure en ce sens. Il est impossible de déterminer si c’est la métropole qui imprime le tempo ou, à l’inverse, si elle est influencée par un contexte régional favorable ou défavorable, ou encore si c’est la combinaison entre les dynamiques régionale et métropolitaine qui l’emporte. Au final, la double question de la capacité des métropoles à se développer et à faire rayonner leur dynamisme sur les territoires voisins reste entière. Des études complémentaires doivent être engagées pour mieux identifier les déterminants de la dynamique métropolitaine et de la capacité d’entraînement des métropoles. C’est sur la base de telles études qu’il conviendrait de définir les investissements et les politiques permettant d’atteindre les objectifs d’une croissance territoriale inclusive, et de traduire en termes concrets « l’alliance des territoires », c’est-à-dire le contenu du dialogue entre métropoles et régions que la nouvelle organisation territoriale promeut. »

Pour télécharger l’étude, cliquez ici.

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