Gratuité de l’enseignement supérieur réaffirmée par le conseil Constitutionnel

Publié le 18 octobre 2019

Suite à l’augmentation scandaleuse des droits d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers, des associations d’étudiants ont déposé une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) en estimant que cette augmentation violait le préambule de la Constitution de 1946 qui fait partie du bloc constitutionnel.

Le 11 octobre 2019, le Conseil constitutionnel leur donne raison sur le fond en rappelant « que l’exigence constitutionnelle de gratuité s’applique à l’enseignement supérieur public. Cette exigence ne fait pas obstacle, pour ce degré d’enseignement, à ce que des droits d’inscription modiques soient perçus en tenant compte, le cas échéant, des capacités financières des étudiants. »

Voici des extraits de la décision du Conseil :

« 1. Le troisième alinéa de l’article 48 de la loi du 24 mai 1951 mentionnée ci-dessus prévoit que sont fixés par arrêté : « Les taux et modalités de perception des droits d’inscription, de scolarité, d’examen, de concours et de diplôme dans les établissements de l’État ».

2. Les associations requérantes soutiennent que ces dispositions méconnaîtraient le treizième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946. D’une part, le principe de gratuité de l’enseignement public, qui découlerait selon elles de cet alinéa, ferait obstacle à la perception de droits d’inscription pour l’accès à l’enseignement supérieur. D’autre part, en se bornant à habiliter le pouvoir réglementaire à fixer les taux et modalités des droits d’inscription sans considération des ressources des étudiants, le législateur n’aurait pas entouré cette habilitation de garanties suffisantes, en violation du principe d’égal accès à l’instruction. Pour ces mêmes motifs, les dispositions renvoyées seraient entachées d’incompétence négative dans des conditions affectant les exigences de gratuité de l’enseignement public et d’égal accès à l’instruction…

6. Aux termes du treizième alinéa du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : « La Nation garantit l’égal accès … de l’adulte à l’instruction … L’organisation de l’enseignement public gratuit … à tous les degrés est un devoir de l’État ». Il résulte de la combinaison de ces dispositions que l’exigence constitutionnelle de gratuité s’applique à l’enseignement supérieur public. Cette exigence ne fait pas obstacle, pour ce degré d’enseignement, à ce que des droits d’inscription modiques soient perçus en tenant compte, le cas échéant, des capacités financières des étudiants.

7. Les dispositions contestées se limitent à prévoir que le pouvoir réglementaire fixe les montants annuels des droits perçus par les établissements publics d’enseignement supérieur et acquittés par les étudiants. Il appartient aux ministres compétents de fixer, sous le contrôle du juge, les montants de ces droits dans le respect des exigences de gratuité de l’enseignement public et d’égal accès à l’instruction.

Pour lire la décision du Conseil Constitutionnel cliquer ici.

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