Lobbying : l’épidémie cachée

Publié le 12 juin 2020

Les cabinets d’influence ont mené l’offensive pendant cette crise. Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales dénoncent les limites du dispositif de transparence du lobbying en France. Omniprésents, sont-ils en train de s’accaparer la manne financière du plan de relance ?

Le lobbying ne s’est pas arrêté avec l’épidémie de covid-19 et le ralentissement de l’activité économique ? Bien au contraire. S’abritant derrière la crise sanitaire, les industriels ont multiplié les attaques contre les régulations sociales et environnementales pour capter des aides publiques sans véritable contrepartie.

La crise actuelle est propice à l’absence de transparence dans les décisions publiques. Une aubaine pour le secteur privé, qui bénéficie d’un accès privilégié aux décideurs politiques. C’est ce que révèle le rapport « Lobbying : l’épidémie cachée » publié aujourd’hui par les Amis de la Terre France et l’Observatoire des multinationales.

Il montre comment, alors que la situation sanitaire attirait toute l’attention, les industriels et leur lobbys ont lancé une grande offensive auprès des pouvoirs publics avec un double objectif.

« DÉRÉGULATIONS ET CAPTATION D’ARGENT PUBLIC : LES VIEILLES RENGAINES

Plastique, pesticides, fiscalité, réduction des émissions de gaz à effet de serre : le secteur privé a profité de la crise sanitaire pour recycler de vieilles demandes. Premier objectif : attaquer et détricoter les normes sociales et environnementales contraignantes pour leurs activités.

Les grandes entreprises ne se sont pas arrêtées-là. Elles ont cherché à capter la plus grande partie des aides publiques mobilisées par le gouvernement, et à orienter les plans de relance, en échappant à toute contrepartie véritablement contraignante, que ce soit en matière climatique, sociale ou de dividendes. Ainsi, Renault et Air France ont bénéficié d’une aide de plusieurs milliards d’euros, et un fonds de 20 milliards d’euros de sauvetage des entreprises « stratégiques », a été utilisé pour aider la firme parapétrolière Vallourec dont les difficultés dataient de bien avant la crise.

LE CORONAWASHING, UNE NOUVELLE FORME DE LOBBYING

En public, les multinationales se sont taillées une image “verte” et généreuse, faisant mine de prendre la mesure de la crise. Par derrière, elles ont activé leurs lobbies ! Ils ont instrumentalisé la pandémie afin de démanteler les normes sociales et environnementales, et capter la nouvelle manne d’aides publiques, sans aucune contrepartie. Le “coronawashing” est également une forme de lobbying »

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