Les élections départementales et régionales, 2ème tour

Publié le 2 juillet 2021

L’abstention n’a pas reculé au 2ème tour contrairement à ce qui s’était passé en 2015 lors de l’élection précédente. Pourquoi une telle abstention ? Les raisons semblent multiples ; certains sondages indiquent que ceux qui ont boudé les urnes témoignent de leur mécontentement à l’égard du personnel politique (27%), reconnaissent leur désintérêt pour les candidats (23%) ou avouent avoir la tête ailleurs (20%) et le manque d’intérêt pour les régionales à 18%. 

Voir par exemple, Voilà pourquoi les Français se sont abstenus au second tour des régionales (franceinter.fr). L’Assemblée Nationale a décidé d’une mission d’information au sujet de l’abstention.

Ce résultat inquiétant fragilise notre système de démocratie représentative notamment dans les collectivités locales.

Globalement il y a quelques gagnants à ces élections :

  • la droite qui a réussi à absorber la majorité des électeurs macronistes dont les listes avaient disparu après le premier tour. Les électeurs LREM sont maintenant clairement dans le camp de la droite. De plus la droite extrême a aussi récupéré des voix du Rassemblement National, notamment en Auvergne Rhône Alpes.
  • les présidents sortants de LR et du PS, qui ont utilisé les actions faites par leur région pour se faire connaitre et défendre leur bilan.

Du coté gauche, les reports se sont bien passés entre les deux tours mais sans gain supplémentaire. Il n’y avait pas de réserve de voix. Ce qui montre que la gauche est bloquée à un niveau faible et elle est politiquement très divisée. Il faudra du temps pour qu’elle puisse apparaitre comme une alternative crédible ; on l’a vu à Grenoble où il a fallu des années pour créer un bloc écologiste de gauche et citoyen qui rassemble toutes les diversités autour d’un projet commun et où le poids des appareils politiques est minimisé.

A noter qu’il y a eu un véritable sabotage lors de la diffusion des circulaires des candidats par la société privée qui avait emporté le marché dans certaines régions.

Détails sur Grenoble et la métropole

La participation a été aussi faible au 2ème tour qu’au premier et quel que soit le bureau de vote elle est quasi identique aux deux tours dans tous les bureaux de vote.

La liste de F. Grébert (écolos et gauche) atteint 62,7% des exprimés à Grenoble, c’est le niveau de la gauche à Grenoble depuis des années. Wauquiez continue à reprendre des voix au RN et atteint 30,3% alors que le RN tombe à 7%.

Il y a un très bon report des listes de gauche entre les deux tours, dans tous les bureaux de vote ; Voir sur le graphique ci-dessous, la corrélation très étroite entre les voix obtenues par F. Grébert au 2ème tour par rapport à la somme des voix des trois listes du 1er tour.

Une comparaison intéressante entre les résultats, en voix, de F. Grébert au 2ème tour des régionales de 2021 et d’Eric Piolle au 2ème tour de municipales à Grenoble, dans les différents bureaux de vote.

La corrélation est bonne (coefficient de corrélation de 95%) à part sur quelques bureaux. Le vote « Grenoble en commun » à l’élection municipale de 2020, rassemblait la quasi-totalité des voix écologistes et de gauche.

La Métro : à gauche avec près de 53 % pour la liste Grébert et ce qui se confirme c’est LREM qui est franchement à droite avec un report quasi-total sur Wauquiez au deuxième tour et le RN qui stagne en perdant 1 point entre les 2 tours à 10,5%.

Le conseil régional est formé de 136 élu-es de la liste de Wauquiez, 51 élu-es de la liste Grébert et seulement 17 élu-es de la liste du RN. Rappel, la liste qui est en tête au 2ème tour emporte le quart des sièges et les ¾ restant sont répartis à la proportionnelle à la plus forte moyenne. En 2015, Wauquiez avait 113 élu-es la gauche, les écologistes 57 et le FN 34. Il y a donc un renforcement de la droite extrême et les dégâts du clientélisme vont encore s’amplifier.

Conseil départemental de l’Isère. La droite sort fortement renforcée. La gauche n’a plus que 8 cantons sur 29 dont 7 dans la métropole. A noter le grand schlem du printemps isérois sur les 4 cantons grenoblois. Avec une évolution très nette en faveur des écologistes dans le bloc de gauche.

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