Climat vers une augmentation de 2,7 °C à la fin du siècle ?

Publié le 24 septembre 2021

Le Haut conseil pour le climat a présenté, le 16 septembre, la version grand public et plus accessible de son rapport annuel « Redresser le cap, relancer la transition », publié en juin. Il rappelle que la France n’est pas du tout sur la bonne trajectoire pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Après le GIEC, l’ONU en remet une couche.

En l’absence de mesures ambitieuses, l’Accord de Paris sur le climat pourrait partir en fumée, selon le secrétaire général de l’ONU le 17 septembre 2021 : « À moins que les pays riches ne s’engagent à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre maintenant, le monde est sur une « voie catastrophique » menant à un réchauffement de 2,7 degrés Celsius d’ici la fin du siècle ». Il faut réagir de toute urgence pour empêcher une telle catastrophe.

Des extraits du communiqué du Secrétaire général de l’ONU :

« Le chef de l’ONU a réagi à la publication par l’agence des Nations Unies pour le climat (CCNUCC) d’une mise à jour sur les plans d’action nationaux pour le climat (officiellement connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national ou CDN) soumises par les 191 pays qui ont signé l’accord.

Le rapport indique que même s’il existe une tendance claire à la réduction des émissions de gaz à effet de serre au fil du temps, les pays doivent de toute urgence redoubler d’efforts s’ils veulent empêcher un réchauffement climatique désastreux à l’avenir.

Le document comprend des mises à jour des CDN de 113 pays qui représentent environ 49% des émissions mondiales, y compris les pays de l’Union européenne et les États-Unis.

Ces pays s’attendent globalement à une diminution de 12% de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2010. « C’est une étape importante », souligne le rapport, mais insuffisante, comme l’a souligné M. Guterres lors du Forum des grandes économies sur l’énergie et climat, animé par le Président des États-Unis, Joe Biden

« Nous avons besoin de 45% de réduction des émissions d’ici 2030, pour atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle… Il est clair que chacun doit assumer ses responsabilités », a-t-il souligné.

70 pays ont indiqué leur adhésion aux objectifs de neutralité carbone vers le milieu du siècle. Si cela se matérialise, cela pourrait conduire à des réductions d’émissions encore plus importantes, d’environ 26% d’ici 2030, par rapport à 2010, explique le rapport.

Alerte rouge

Cependant, si les plans nationaux restent tels qu’ils sont actuellement pour les 191 pays, les émissions mondiales moyennes en 2030 par rapport à 2010, au lieu de diminuer, augmenteront d’environ 16%.

Selon les dernières conclusions du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), cela signifierait qu’à moins que des mesures climatiques ne soient prises immédiatement, cela pourrait entraîner une augmentation de la température d’environ 2,7 degrés Celsius d’ici la fin de ce siècle.

« Le récent rapport du GIEC était une alerte rouge pour l’humanité. Mais il a également clairement indiqué qu’il n’était pas trop tard pour atteindre l’objectif de 1,5 degré de l’Accord de Paris. Nous avons les outils pour atteindre cet objectif. Mais nous manquons rapidement de temps », a souligné le chef de l’ONU.

Le Secrétaire général a mis en exergue un défi particulier : l’énergie encore obtenue à partir du charbon. « Si toutes les centrales à charbon prévues deviennent opérationnelles, nous ne serons pas seulement clairement au-dessus de 1,5 degré, nous serons bien au-dessus de 2 degrés. Les cibles adoptées à Paris partiraient en fumée »

Coalitions de solidarité

M. Guterres a appelé à la création de « coalitions de solidarité » entre les pays qui dépendent encore fortement du charbon et les pays qui ont les ressources financières et techniques pour soutenir les transitions vers des sources d’énergie plus propres.

Sans promesses et engagements financiers de la part des pays industrialisés pour y parvenir, « il existe un risque élevé d’échec de la COP26 », a poursuivi M. Guterres, faisant référence au sommet crucial de l’ONU sur le climat à Glasgow dans six semaines.

« Les pays du G20 représentent 80% des émissions mondiales. Leur leadership est plus que jamais nécessaire. Les décisions qu’ils prendront maintenant détermineront si la promesse faite à Paris est tenue ou rompue », a-t-il prévenu…

Un nombre important de plans climatiques nationaux des pays en développement, qui définissent des objectifs et des actions pour réduire les émissions, contiennent des engagements conditionnels qui ne peuvent être mis en œuvre qu’avec un accès à des ressources financières améliorées et à d’autres formes de soutien.

Pour M. Guterres, la lutte contre le changement climatique ne réussira que si tout le monde se mobilise pour promouvoir plus d’ambition, plus de coopération et plus de crédibilité. « Il ne faut plus ignorer la science. Ne plus ignorer les demandes des gens partout. Il est temps pour les dirigeants d’agir, ou bien les populations de tous les pays paieront un prix tragique ».

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