Qui est André Léo ?

Publié le 5 novembre 2021

Le Conseil d’administration du CCAS de Grenoble a décidé, à l’unanimité, de donner le nom d’« André Léo-Ecrivaine féministe » à l’EHPAD situé dans la ZAC Flaubert. Ce vote s’inscrit dans le choix de la ville de Grenoble de commémorer le 150ème anniversaire de la Commune de Paris.

Mais qui est ce ? C’est le nom de plume d’une femme, écrivaine féministe et journaliste s’appelant Victoire Léodile Béra. Mais pourquoi un pseudonyme ? C’est en raison du code Napoléon que les femmes mariées étaient considérées comme des mineures, sous la tutelle de leur mari, et se voyaient empêchées de publier à leur nom à l’instar de George Sand par exemple.

Au nom de cette incapacité juridique les éditeurs qui auraient enfreint la loi se seraient également vus lourdement condamnés, ce qui les empêchaient de publier les autrices qui choisissaient le nom de leur mari (même dans les milieux les plus « progressistes »*). Elle recourait à son pseudo y compris dans sa correspondance privée (notamment avec Elisée Reclus qui la tutoyait, fait rarissime entre amis de genre différent à l’époque !).

André Léo, née en 1824, dont les œuvres publiées entre 1851 et 1899 ont eu un grand retentissement ; son œuvre prolifique est indissociable de son engagement social : fondatrice en 1866 de l’« Association pour l’amélioration de l’enseignement des femmes », elle est à l’origine du premier mouvement féministe en France ; républicaine et socialiste, elle a joué un rôle politique important pendant la Commune et s’est engagée pour la défense des plus faibles et des victimes en collaborant à l’« Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés ». Après la « Semaine sanglante » de mai 1871, elle s’est exilée en Suisse et en Italie avant de rentrer en France après l’amnistie de 1880. Elle était l’amie de la grenobloise Isaure Périer. Aujourd’hui elle est reconnue comme une émancipatrice des plus importante à l’égale de Louise Michel. 

Voir l’article du Maitron, où il est indiqué qu’André Léo collabora pendant la Commune avec la Grenobloise Isaure Périer à la commission instituée par Édouard Vaillant « pour organiser et surveiller l’enseignement dans les écoles de filles » et l’article de la bibliothèque numérique de la BNF.

* on trouve toujours dans le commerce (site de la FNAC) CCAS, ,

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