Comme chaque année, le 17 octobre a lieu un rassemblement à 18 h Place Edmond Arnaud à Grenoble (quartier Très Cloitres), devant la plaque qui rend hommage aux victimes de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris. La cérémonie est organisée par « le collectif 17 octobre 1961 Isère » et la ville de Grenoble, et est suivie d’un défilé vers la passerelle St Laurent où sont jetées des fleurs dans l’Isère, à la mémoire des manifestants algériens massacrés à Paris. Le collectif grenoblois du 17 octobre regroupe un grand nombre d’associations et est soutenu par de nombreuses organisations, associatives, syndicales et politiques. Voici le texte d’appel à cette manifestation.
« Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers de travailleurs algériens et leurs familles ont manifesté pacifiquement à Paris pour le droit à l’indépendance de l’Algérie, pour leur droit à l’égalité et à la dignité, contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé.
Alors que la manifestation était pacifique, la répression s’est abattue sur les manifestants avec une grande violence : des milliers d’arrestations, des centaines de morts ou disparus. Le préfet de police deParis qui conduisait les opérations était Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité pour des actes commis entre 1942 et 1944.
Inauguration de la nouvelle école Anne Sylvestre à Grenoble. L’école Anne Sylvestre, au cœur du quartier Flaubert, a ouvert ses portes à la rentrée de cette année. D’une surface de plus de 3300m², l’école est composée en partie de matériaux naturels tels que la terre crue et le bois. Les cours de récréation végétalisées offrent des espaces ludiques et permettent de nombreux usages. La rue George Sand attenante a quant à elle été en partie piétonnisée pour offrir une Place(s) aux enfants, également végétalisée et sécurisée, aux élèves, leurs familles et aux riverain-es. Cette école nouvelle génération représente un des plus gros chantiers de la Ville, pour un budget de près de 14,6 millions d’euros.
Le mois des p’tits lecteurs dans toutes les bibliothèques de Grenoble. De 0 à 6 ans. Quatre semaines riches en animations, expositions, spectacles, ateliers, projections… attendent les familles, avec une véritable immersion dans l’univers de Laëtitia Devernay. Du 1er au 31 octobre, les bibliothèques et leurs partenaires proposent une programmation construite autour du thème de l’oiseau pour sensibiliser les enfants au monde du vivant, et pour, comme lui, se lover dans un nid, trouver son équilibre et prendre son envol. Voilà une belle occasion de partager entre petits et grands, à la découverte d’une œuvre délicate et sensible.
Des fouilles archéologiques préalables aux travaux sur l’Esplanade. Le quartier de l’Esplanade s’apprête à prendre de nouvelles couleurs, résolument plus vertes ! En son cœur, la Grande Esplanade constituera d’ici 2027 un nouvel espace public convivial en entrée de ville. Avant cela, une étape préalable de diagnostics archéologiques menée par l’Inrap, sur prescription et contrôle de l’Etat (Drac Auvergne – Rhône-Alpes), a eu lieu en 2022. Suite à la découverte de vestiges durant cette phase, des fouilles approfondies sont réalisées sur la Grande Esplanade entre le 14 septembre et jusqu’à fin novembre sur une surface de 1240 m².
A Grenoble, le 22 août, différentes cérémonies ont été organisées à l’occasion des 80 ans de la Libération de la ville. Le matin, à 10h au Mémorial de la Résistance sur la Presqu’ile, ensuite, à 17h, un autre rendez-vous près du jardin de Ville, devant les plaques du Premier Bataillon de choc et du colonel Johnson, sur le parvis des Droits de l’Homme. Puis un concert de la fanfare du 27e Bataillon de Chasseurs Alpins et un bal de la Libération au jardin de Ville.
Au mémorial de la résistance, le représentant du préfet et le maire de Grenoble ont retracé les événements tragiques qui ont précédé la Libération de la Ville.
Eric Piolle qui copréside cette année le conseil national des communes « Compagnon de la Libération » qui réunit Grenoble, Paris, Nantes, Vassieux-en-Vercors et l’Île de Sein, a fait un discours rappelant les actes héroïques des résistants Grenoblois et tirant les leçons de cette période pour nous, ici et maintenant, face à la montée de l’antisémitisme, du racisme, la chasse aux étrangers, l’accélération des discriminations… En voici un large extrait :
Les interventions lors du colloque du 14 juin 2024 sur : « Femmes, matrimoine et révolution : une nouvelle perspective ? » sont en ligne. L’intervention d’Olivier Ritz « Un Pantheon pour les femmes ? » donne un aperçu des débats littéraires de l’époque. Noter, entre autres, le travail de Pierre Serna sur l’œuvre BD de Fr. Bourgeon et une présentation de Clarisse Coulomb sur les femmes dans les histoires de villes au 18e. Et bien d’autres.
La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques publie son rapport annuel. S’agissant des partis politiques, la CNCCFP a publié son avis sur les comptes de plus de 530 partis. Cette année, l’accent est mis sur l’aide publique directe et indirecte de l’État. Sur les 200 millions d’euros de ressources environ, l’aide publique directe de l’État (66 millions d’euros), qui est globalement stable depuis de nombreuses années, et l’aide indirecte (avantage fiscal accordé aux contribuables à l’impôt sur le revenu à hauteur de 66 % des dons ou cotisations, soit au final de l’ordre de 50 millions d’euros) représentent largement plus de la moitié des ressources financières des partis politiques. La CNCCFP invite à s’interroger sur les voies possibles d’évolution des dispositifs actuels.
Contrôler les chômeur·ses pour atteindre le plein emploi ? Cette étude s’interroge notamment sur l’efficacité des contrôles auprès des demandeurs d’emploi occupant des métiers en tension déclenchés depuis 2022 et qui représentent 45% des procédures en 2023. Le taux de sanction y est plus élevé (14%) que dans les cas de contrôles aléatoires (9%), mais bien inférieur au taux de 41% suite au signalement de conseillers. Un résultat qui suggère des situations complexes. Il faut rappeler qu’une partie des demandeur·ses d’emploi éprouvent des difficultés de mobilité géographique, de garde d’enfants et des problèmes de santé qui compliquent leur sortie du chômage, soulignent-ils dans la note. Souhaitant quitter ces métiers usants et peu propices à une évolution professionnelle, ils peinent à se reconvertir en raison d’un très faible niveau de formation initiale. Résultat : ils subissent des contrôles répétés, sans pour autant qu’une solution puisse leur être proposée.
Voici la fin des extraits du travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
12. Observations
En 1980, l’équipe d’Alain Touraine publie un ouvrage relatant un travail d’intervention sociologique réalisé avec des militants anti-nucléaires. S’appuyant sur certains témoignages, mais aussi sur l’implication de l’un des chercheurs au sein du mouvement anti-nucléaire, ils écrivent :
« Yves Le Gall s’est aperçu rapidement que les comités de Malville seraient récupérés par l’extrême gauche : l’extrême gauche grenobloise s’y précipitait massivement alors que, quelques semaines avant, elle manifestait un désintérêt complet pour les questions écologiques et nucléaires »[1]
En 1992, deux journalistes, Vincent Jacques le Seigneur et Raymond Pronier, par ailleurs tous deux militants chez les Verts publient Génération Verte, les écologistes en politique[2], ouvrage qui semble faire référence pour plusieurs historiens. Paraphrasant allègrement et sans le citer l’ouvrage de Touraine et de son équipe, ils écrivent :
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
11. Les comités Malville : du mouvement écologiste au mouvement anti-nucléaire
La dernière lutte autour de laquelle s’opère le rassemblement du mouvement écologiste est assurément la lutte anti-nucléaire. La première manifestation contre le nucléaire dans la région a lieu en 1971 devant la centrale du Bugey dans l’Ain. Plusieurs militants grenoblois participent alors au rassemblement[1] dont VRA publie un bref compte rendu.[2] Le 18 mai 1973 une conférence organisée par la FRAPNA et intitulée « l’énergie nucléaire : âge d’or ou impasse écologique ? » réunit plusieurs centaines de personnes. Il faut cependant attendre 1974 et la publication de la Main dans le trou du fût pour que la contestation du nucléaire commence à s’implanter concrètement à Grenoble.
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
10. La lutte du plateau du Peuil
En même temps que la bataille de la Colline Verte, un autre conflit contribue lui aussi – mais dans une moindre mesure – à l’émergence du mouvement écologiste grenoblois. Il s’agit de la lutte contre l’implantation d’un champ de tir sur le plateau du Peuil. On le verra, beaucoup d’éléments de ce conflit rappellent la Colline Verte. Dans les faits, ces deux conflits ne sont pas isolés l’un de l’autre et nombreux sont les militants qui manifestent à la fois sur la Colline Verte et sur le plateau du Peuil. L’affaire débute en juin 1974, lorsque la municipalité de Claix, située au sud de l’agglomération grenobloise, apprend que l’Armée et la Direction départementale de l’équipement envisagent d’installer un centre de tir sur le plateau du Peuil. Situé sur la partie haute de Claix, à environ 1 000 mètres d’altitude, il constitue « un lieu de promenade d’accès facile aux portes de la grande ville »[1]. À l’instar de la Colline Verte, le plateau figure lui aussi parmi les zones à protéger définies dans le SDAU de 1973. Une pétition ouverte en mairie contre l’ouverture du champ de tir recueille 1 500 signatures. Un comité de défense est constitué. Il réunit à la fois des représentants de la municipalité, des habitants et agriculteurs de la commune, ainsi que des militants écologistes. Les raisons de s’opposer au champ de tir sont nombreuses : outre la pollution de l’eau potable qui pourrait en résulter, les militants invoquent la sauvegarde de la nature, de la qualité de la vie, et la préservation des intérêts agricoles et forestiers des habitants.
Depuis quelques années un rassemblement a lieu le 8 mai pour rappeler les massacres décidés par le gouvernement français pour « mater » des manifestations destinées à la défense de l’égalité des droits et l’indépendance à Sétif, Guelma et Kherrata le 8 mai 1945. C’est aussi l’occasion d’affirmer notre solidarité avec les démocrates algériens maltraités par le régime actuel.
Voici l’appel à ce rassemblement à 15 h à Fontaine dans le Parc André Malraux, près de la Mairie de Fontaine, Mail Marcel Cachin (tram A, arrêt Hôtel de Ville La Source).
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
9. La Colline Verte
En avril 1975, paraît Qu’elle était verte ma colline[1], journal des comités de défense de la Colline Verte. Il est lui aussi imprimé par l’équipe de VRA qui apporte son soutien dans l’impression et la diffusion du journal. En septembre 1975, paraît un nouveau journal intitulé la Fosse, journal sceptique[2], dont l’équipe semble recouper celle de la Main dans le trou du fût. Son directeur de publication est encore Cédric Philibert. Le premier numéro paraît à l’occasion du troisième salon des techniques anti-pollution, à nouveau perturbé par les militants écologistes[3]. S’appuyant sur la dynamique créée par les luttes contre le nucléaire et pour la sauvegarde de la Colline Verte, la Fosse se veut l’organe d’expression de l’ensemble du mouvement écologiste grenoblois. L’éditorial explique en effet :
« Grenoble a connu déjà plusieurs journaux « écologiques » : Vérité-chimie, la Main dans le trou du fût, Qu’elle était verte ma colline, etc. Mais chaque fois, c’était un journal centré sur un thème (Grenoble Sud, nucléaire, colline…) et réalisé par un petit groupe (les maos, groupe écologique, comités de défense. . .). Ce qu’il s’agit de réaliser aujourd’hui, c’est un journal où tout combat écologique puisse s’exprimer, où les différents courants écologistes puissent se rencontrer et se confronter.
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
8. Le groupe écologique de Grenoble et la contre-information écologiste
En 1972 la petite entreprise qui imprimait le journal maoïste VRA fait faillite. Les animateurs du journal rachètent alors les machines offset à bas prix. Au début, dévolue uniquement au tirage du journal, l’imprimerie devient rapidement un outil au service de toutes les luttes politiques de la gauche radicale. C’est la naissance de l’imprimerie Vérité Rhône Alpes. À partir de 1973, elle est installée au « château » de la Monta, à Saint-Égrève. Cette immense propriété achetée par plusieurs militants dont Pierre Boisgontier, accueille une expérience de vie communautaire. À partir de ce moment, c’est VRA qui imprime l’immense majorité des tracts, affiches, journaux, diffusés par les mouvements contestataires grenoblois des années 1970, et plus particulièrement par les mouvements écologistes et antinucléaires.
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
7. Le courant autogestionnaire : du cadre de vie à l’environnement ?
À Grenoble au début des années 1970, les groupes locaux du PSU et de la CFDT entretiennent des relations complexes avec les autres forces politiques, qu’il faut appréhender afin de saisir leur rôle au sein des luttes environnementales, et plus tard du mouvement écologiste. Une partie de leurs militants est tout d’abord très proche de l’extrême gauche. Cela vaut autant pour les militants du PSU, dont certains participent aux réunions du Secours Rouge[1], que pour les syndicalistes de la CFDT, qui trouvent parmi les maoïstes, des alliés de circonstance dans la lutte qu’ils mènent contre la CGT au sein des usines[2]. Dans le même temps, les deux organisations restent intimement liées aux pouvoirs locaux. On sait que le PSU participe de la coalition qui permet à Hubert Dubedout de devenir maire de Grenoble en 1965, et que la nouvelle municipalité reste tout au long des années 1970 très attachée aux questions du cadre de vie et de la démocratie locale si chères au PSU[3].
Après définition des besoins en éclairage public et appel à concurrence, le conseil municipal de Grenoble approuve le 26 mai 2015 un marché public de Conception, Réalisation, Entretien et Maintenance (CREM) avec la société Citéos (Bouygues-Vinci) d’une durée de huit ans qui doit permettre de réaliser au moins 50 % d’économie d’énergie dans l’éclairage public grenoblois qui était en mauvais état, pour un coût global un peu inférieur à 15 M€ HT (valeur 2015). Cette délibération annonce qu’une régie municipale sera créée pour mieux gérer ce service de l’éclairage public, ce sera décidé le 22 juin 2015, la Régie Lumière, régie publique communale, assure la maîtrise d’ouvrage et le suivi du contrat avec Citéos.
En ce début 2024, les huit années se sont écoulées et le contrat élaboré par la nouvelle municipalité a tenu les engagements puisque la consommation annuelle d’électricité de l’éclairage public a été diminuée de 60 % passant de 12,4 GWh à 5 GWh. Le taux de panne qui était avant 2015 très élevé (entre 6 et 10%) est maintenant de seulement 0,4%. Le coût de l’énergie est passé de 1 M€ (valeur 2015) à 0,7 M€ (valeur 2023). Malgré l’inflation sur le prix de l’électricité le coût supporté par la commune baisse de manière significative.
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
6. Protéger la nature : la naissance de l’environnementalisme grenoblois
C’est dans la dynamique lancée par l’affaire de la Vanoise qu’est fondée en 1971 la Fédération Rhône-Alpes des Associations de Protection de la Nature (FRAPNA)[1]. Si cette affaire constitue un événement important dans la structuration des associations de protection de la nature en France[2], son influence à Grenoble semble limitée[3].
Le bilan des mandats de la majorité de gauche et des écologistes, sera fait lors de la prochaine campagne électorale. Il est instructif de revenir sur ce qui s’est passé les 23 et 30 mars 2014 à l’élection municipale de Grenoble, suite au mandat de 2008 à 2014 de la liste « droite-gauche » de Michel Destot.
Ce dernier avait du mal à supporter les écologistes durant ses deux premiers mandats. Il déclarait en 2007 : « Durant les 2 mandats écoulés, j’ai vécu des années noires », justifiant ainsi, l’éviction des écologistes au profit de la droite dans la liste « droite-gauche » de 2008. Il faut rappeler que le groupe des 11 élu-es écologistes, de 1995 à 2008, avait seulement comme exigences le respect des accords politiques passés, notamment la remunicipalisation du service de l’eau et de ne pas réaliser un si grand stade non prévu dans les accords.
L’arrivée du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes (RCGE) le 30 mars 2014 à la mairie de Grenoble a été une surprise pour beaucoup, d’autant plus que les sondages prédisaient une large victoire de la liste conduite par Jérôme Safar.
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
5. Les actions révélant les pollueurs
La question de la pollution apparaît véritablement en avril 1971, lorsque le Secours Rouge de Pont-de-Claix publie Vérité Chimie, un numéro unique de quatre pages, sous-titré : « À bas le poison du peuple ». Le journal s’attaque essentiellement à l’usine Progil, plus gros pollueur de la région selon les maoïstes. Les conditions dc vie « dans et hors l’usine », y sont dénoncées :
« Le profit ne respecte rien ni personne : ni l’ouvrier qui à chaque instant risque un accident et d’année en année la maladie, ni le paysan qui ne peut vendre son vin car il pue le produit, ni la ménagère et l’enfant qui supportent l’odeur du phénol 24 heures sur 24, ni même les morts que Progil veut déménager de l’ancien cimetière ! »
Un article entier, agrémenté de photos, est consacré aux vignes du Sud de l’agglomération, dont le vin ne sera plus tiré en raison de la pollution qui brûle les feuilles et transmet un goût de plastique au raisin. Les militants publient notamment les analyses effectuées par un laboratoire. Sont surlignés les passages suivants : « légère odeur de caoutchouc », « arrière-goût de caoutchouc », « légère odeur rappelant certaines matières plastiques ».
Sous forme de série, chaque semaine, nous proposons des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
4. L’information
Un élément caractérise alors les maoïstes grenoblois, c’est la priorité accordée à la lutte sur le front de l’information – ou plutôt de la contre-information, car leur principal objectif est de lutter contre le monopole du Progrès-Dauphiné Libéré[1]. Suite à la création d’un « comité anti-intox » sur le campus en 1970, les maoïstes multiplient les journaux. Cette dynamique aboutit en 1971 au lancement du journal Vérité Rhône-Alpes, supplément local de la Cause du peuple puis de J’accuse[2]. C’est cette expérience qui leur permet à partir de 1974 de jouer un rôle majeur au sein de la contre-information écologiste grenobloise.
Lors du conseil municipal du 25 mars 2024, le conseiller délégué à l’Histoire de Grenoble, Jérôme Soldeville a présenté une délibération décidant de l’organisation le 14 juin 2024 d’un colloque organisé avec la Commission Internationale d’Histoire de la Révolution Française, sur le sujet du matrimoine dans la Révolution française.
Voici le texte de la délibération qui décide d’une convention avec la CIHRF, pour organiser cet évènement :
« Le peintre Alexandre Debelle (1805-1897) a représenté la journée des tuiles du 7 juin 1788 dans un tableau conservé au musée de Grenoble. Il y fait figurer des femmes armées de bâtons face aux troupes de la monarchie. Si des femmes ont participé activement aux manifestations, aux protestations et aux actes de résistance, leur contribution n’est pas suffisamment documentée.
En 1983 à Grenoble, la nouvelle majorité municipale de droite s’installe et construit un système de corruption qui soumet les services publics aux intérêts privés. Les Grenoblois en payent toujours les dégâts, dont la dette importante de la ville qui n’a jamais pu être réduite et l’entretien du patrimoine, oublié durant 12 ans, que les équipes suivantes restaurent progressivement et à grand peine.
Ceci est décrit dans le livre de Raymond Avrillier et Philippe Descamps « Le système Carignon » disponible en libre accès sur internet ici.
Entre 1983 et 1995, la ville a été mise en coupe réglée au profit des grands groupes privés à qui ont été concédés des services publics qui étaient très performants de Grenoble : électricité, gaz, eau, assainissement, chauffage urbain…
Dans différents articles – tous accessibles sur notre site- de très nombreux détails sont apportés sur cette partie sombre de l’histoire de notre ville, qui pèse toujours aujourd’hui.
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
3. Les premiers écologistes : plutôt rouges que verts ?
Bien différente est l’optique du courant maoïste qui s’empare dès le début des années 1970 des questions environnementales. Juste après mai 68, Grenoble connait une période de très forte agitation gauchiste. Si quelques groupes trotskistes sont alors présents (AJS, Lutte Ouvrière) leur activité et leur audience restent très limitées[1]. Ce sont les maoïstes qui tiennent véritablement le haut du pavé, et plus particulièrement les branches grenobloises de la Gauche Prolétarienne (GP) et dans une moindre mesure de Vive la Révolution (VLR). Ils sont particulièrement bien implantés sur le campus, où ils multiplient les meetings, manifestations, distributions de tracts et actions plus radicales[2].
Sous forme de série, chaque semaine, sont proposés des extraits de ce travail de recherche effectué par Josselin SIBILLE en 2012.
2. Des luttes environnementales pré-écologistes à Grenoble : 1970-1974
Des unions de quartier à la lutte contre les nuisances
On sait que les populations n’ont pas attendu les années 1970 pour lutter contre les nuisances et pollutions auxquelles elles étaient confrontées. À Grenoble, bien que ce ne soit pas là leur principal objet, les unions de quartier s’emparent très tôt de ces questions. Des années 1920 jusque dans les années 1970, les lettres à la municipalité abondent pour demander la suppression de tel ou tel dépôt d’ordures, l’application de mesures contre la fumée des usines, ou encore le déplacement des citernes de vidange de la ville, qui déversent leur contenu dans l’Isère et incommodent les habitants[1]. Une lettre de l’union des habitants de la Capuche, adressée au maire en 1960 pour protester contre les poussières répandues par l’usine FIT résume assez bien la manière dont les unions de quartier envisagent la lutte contre la pollution :