Recul continu de la permanence des soins ambulatoires en médecine générale

Publié le 22 avril 2022

Le conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) publie son enquête annuelle sur la permanence des soins ambulatoires (PDSA), dont le recul s’est poursuivi en 2021.

Alors qu’en 2014, le taux de médecins participants aux gardes était de 67%, il n’est plus que de 38,5%, avec de forts écarts entre départements. Dans 35 départements (6 de plus qu’en 2020), il n’y a plus un seul médecin de garde après minuit.

Faudrait-il rétablir les gardes obligatoires ? Le Conseil de l’Ordre ne va pas jusque-là.

D’autres acteurs préconisent des solutions plus radicales pour stopper cette dégradation du système de soin. Dans le Livre blanc « 30 Ambitions pour la santé et l’autonomie 2022 », publié à l’occasion de la campagne de l’élection présidentielle, la FHF (Fédération hospitalière de France) appelle clairement à rétablir l’obligation de la participation à la permanence des soins ambulatoires, car le service public ne peut pas se découper en petits morceaux.

« Pour la FHF, le service public est la garantie de soins et de prises en charge pour l’ensemble de la population, sans discrimination d’aucune sorte, ni géographique ni financière. Ce service public réalise la promesse républicaine que chacun puisse accéder à des soins d’excellence et à l’innovation, à la pertinence et à la plus grande qualité des soins possible.

LE SERVICE PUBLIC NE SE DÉCOUPE PAS NI NE SE BRADE.

 C’est pourquoi le service public ne peut pas se découper, se négocier, et encore moins se brader. Il n’existe pas de demi-service public. Le parcours du citoyen malade doit à chaque étape pouvoir reposer sur le service public, ensemble cohérent de devoirs et de missions qui n’ont de sens qu’assemblés en une notion de service public hospitalier. Cette exigence d’excellence comme d’égal accès de tous aux soins et à l’accompagnement est une règle autant qu’un état d’esprit qui habite les professionnels du service public. L’intégrité, la neutralité, la probité, l’adaptabilité et la continuité sont autant d’exemples de devoirs du fonctionnaire qui fondent une fierté propre à l’exercice dans le secteur public…

La permanence des soins nécessite d’être mieux valorisée, mieux organisée et rendue de nouveau obligatoire afin de mieux répartir l’effort sur les professionnels du territoire.

RÉTABLIR L’OBLIGATION DE PARTICIPATION À LA PERMANENCE DES SOINS AMBULATOIRES

Bien que primordiale pour l’accès de tous à des soins de qualité, la permanence des soins pèse sur un nombre de plus en plus réduit de professionnels depuis la fin de l’obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires. En 2020, selon le CNOM, moins de 40 % des médecins généralistes ont participé.

Mission consubstantielle de l’hôpital public, permettant une diversité d’exercice appréciée des professionnels notamment par ceux qui choisissent les spécialités les plus concernées (urgentistes, anesthésistes, réanimateurs, obstétriciens, pédiatres…), la permanence des soins est devenue un repoussoir. Ne plus y participer devient le premier motif de départ de l’hôpital des praticiens… »

Voir aussi l’enquête du conseil national de l’ordre des médecins sur l’état des lieux de la permanence des soins ambulatoires en médecine générale au 31 décembre 2021.

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