Menaces sur l’ensemble des réacteurs nucléaires français

Publié le 22 avril 2022

Alors que le phénomène inquiétant de corrosion sous contrainte ne touchait que les réacteurs les plus récents, EDF découvre des indications sérieuses que ce phénomène atteint peut être aussi les réacteurs de 900 MWe les plus nombreux et les plus anciens du parc. Comme ce phénomène touche des éléments de sécurité essentiel, les systèmes d’injection de sécurité permettant le refroidissement du cœur en urgence, si cela se confirme, cela va fragiliser l’ensemble de la filière. Raison de plus pour décider de mettre tous les efforts sur les énergies renouvelables. Sur le nucléaire il s’agit désormais d’assurer la sureté maximale pour les réacteurs existants et d’abandonner les futurs programmes.

C’est l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui demandait le 9 mars au directeur de la centrale de Chinon :

« Dans le cadre des attributions de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) précisées en référence, concernant le contrôle des installations nucléaires de base, une inspection inopinée a eu lieu le 2 mars 2022 au CNPE de Chinon sur le thème « Inspection suite à évènement : conduite des installations sous risque potentiel de corrosion sous contrainte…

Suite à la découverte, par EDF, de défauts dans des soudures de tuyauteries du système d’injection de sécurité du circuit primaire principal de ses réacteurs les plus puissants (1.450 MW) et récents puis dans des circuits similaires d’un réacteur du pallier 1300 MW, des contrôles étendus ont été engagés sur des réacteurs représentatifs des différents modèles qu’elle exploite afin de compléter sa compréhension du phénomène. Ces réacteurs sont à l’arrêt. Pour le palier 900 MW (CPY), le réacteur 3 de Chinon a été choisi. L’inspection a essentiellement consisté à vérifier la prise en compte, par les salles de commande des réacteurs 1 et 2 de ce site, de la problématique… »

EDF rend public cette forte indication que le pallier des réacteurs de 900 MWe serait aussi atteint, dans une note d’information du 14 avril 2022 :

« Phénomène de corrosion sous contrainte détecté sur des portions de tuyauteries de circuits auxiliaires du circuit primaire principal de plusieurs réacteurs nucléaires

EDF poursuit son plan de contrôles et expertises sur les réacteurs priorisés (sur la base de l’analyse des fiches de résultats des examens non destructifs réalisés lors des dernières visites décennales des réacteurs)…

Des indications ont été détectées lors de la réalisation des contrôles non destructifs par ultrasons sur des portions de tuyauterie des réacteurs de Chinon B3, Cattenom 3 et Flamanville 2.

Les investigations se poursuivent pour en caractériser la nature et l’origine.

Par ailleurs, à l’occasion de la troisième visite décennale du réacteur n’1 de la centrale de Golfech, qui se déroule actuellement, des contrôles périodiques programmés ont été réalisés sur le circuit RIS. Des indications ont été détectées. Des contrôles approfondis et des expertises complémentaires vont être réalisés pour caractériser ces indications.

L’élaboration du programme de contrôles sur l’ensemble du parc nucléaire se poursuit, en intégrant, au fur et à mesure, les enseignements tirés des expertises réalisées. Les contrôles seront réalisés sur les arrêts déjà programmés pour maintenance et rechargement de combustible en 2022, 2023 et 2024.

Des échanges techniques sont en cours avec l’Autorité de sûreté nucléaire depuis la détection du phénomène sur le réacteur n »1 de Civaux. Ces échanges portent notamment sur la stratégie globale des contrôles, des expertises et du traitement de ce phénomène de corrosion sous contrainte… »

Pour comprendre ce phénomène de corrosion sous contrainte lire ici.

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