Marché immobilier : tendance et évolution des prix de l’immobilier

Publié le 6 mai 2022

Le 28 avril, le Conseil supérieur du notariat publie sa dernière note de conjoncture immobilière esquisse une accalmie sur les transactions de logements anciens mais continue de constater des hausses importantes sur une partie du territoire.  En dehors de la région parisienne, la hausse des prix des logements anciens reste vive sur un an avec +9 % entre le 4e trimestre 2020 et le 4e trimestre 2021, même si  à Grenoble la hausse atteint seulement 3,1%.

Les notaires s’interrogent sur les possibles conséquences à venir de l’inflation qui pourrait avoir plusieurs effets. Tout d’abord, en pesant sur le reste à vivre des potentiels acquéreurs, celle de venir altérer la demande et donc faire baisser les volumes. Mais aussi celle de rendre plus difficile l’accès au crédit immobilier, avec une hausse des taux et des banques plus exigeantes. Pour l’instant la faible hausse des taux par rapport à l’inflation peut au contraire faire du prêt un placement.

Voici un extrait de cette note :

« Le léger soubresaut observé en février (au regard des 1177000 comptabilisées à fin janvier 2022) ne doit pas occulter la lente décrue des volumes, constatée depuis les cinq derniers mois. La dynamique de stabilisation reste enclenchée. En effet, si les notaires ont pu constater une hausse des signatures d’avant-contrats en fin d’année, phénomène assez classique à cette période et qui se traduit dans les données de ventes observées, les mois de janvier et février auront été synonymes d’une accalmie avérée dans les offices notariaux qui se manifestera dans les mois à venir.

Le nombre de transactions de logements anciens reste cependant, à l’heure actuelle, l’indicateur d’une année 2021 anormale où les Français ont, dans leur globalité, accéléré, concrétisé, voire anticipé leurs projets immobiliers. Les volumes sont actifs, sur un dynamisme constant, mais les progressions annuelles diminuent, preuve d’un marché qui reviendrait vers une activité plus classique, sagement mais sûrement.

Néanmoins, en sus de la sortie de la crise sanitaire, une incertitude notable s’est projetée sur les paramètres économiques. Au regard, en particulier, de sa composante énergétique, l’inflation serait élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre dans le scénario conventionnel, alors qu’elle s’établirait à 4,4 % en 2022 dans le scénario dégradé. Cette inflation pourrait venir altérer la demande et donc faire baisser les volumes, d’autant qu’elle est de nature à peser sur le « reste à vivre » des potentiels acquéreurs, surtout si les salaires n’augmentent pas corrélativement dans le temps. De même que la remontée actuelle – même mesurée – des taux d’intérêt pourrait exclure du marché immobilier un nombre grandissant de personnes, face à une demande d’apport plus importante. Les notaires constatent, à ce titre, une augmentation du nombre de refus de prêt, les banques semblant plus exigeantes, notamment en conséquence des préconisations du Haut Conseil de stabilité financière, mais aussi, peut-être, au regard de perspectives davantage incertaines. Mais la hausse des taux n’est pas encore suffisante pour arrêter les candidats à l’acquisition; elle demeure paradoxalement très mesurée face à l’inflation, de sorte que le prêt, comparativement, constitue un placement. L’appétit des Français pour la pierre n’est pas terminé et la pénurie de biens à vendre permet de le constater. Bien que la tendance soit moins forte, le marché est encore animé par les vendeurs. Cela a pour effet de continuer à orienter les prix à la hausse, mais si les biens sont rares, ils se vendent.

Il convient par ailleurs d’ajouter une raréfaction sectorisée des terrains à bâtir. Elle est susceptible de projeter notamment les primo-accédants vers des constructions anciennes, au prix moins abordable. Certes, l’effet prix ne semble pas encore avoir d’effet sur l’élasticité de la demande, mais pourrait, à moyen terme, exclure également un nombre potentiel d’acquéreurs.

En tout état de cause, le marché pourrait encore une fois se transformer au regard de différents indicateurs moins favorables qui s’agrègent. La pression des prix dans certaines grandes agglomérations, conjuguée à une envie de pierre « verte » décuplée par la crise sanitaire, avait poussé certains acquéreurs vers la périphérie, à la recherche d’une certaine qualité de vie. Les mois à venir pourraient encore renforcer la pierre-sécurité…

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