
C’est une information qui est passé sous les radars pendant l’été. L’ONG l’Observatoire des Armements OBSARM a sorti sa 8ᵉ note d’analyse le 25 juin 2025 : Comment la France coopère avec Israël ?
Celle-ci dénonce les liens de coopération de STMicroelectronics avec Israël sur la conception de technologies militaires de pointes. L’entreprise installée à Grenoble et Crolles – qui a reçu 2 milliards de subvention publique en 2022 – est aussi implantée dans la ville de Netanya en Israël dans laquelle elle joue un rôle d’accélérateur de start-up via son programme ST up : notamment auprès de l’entreprise Adasky qui développe des capteurs de reconnaissance thermiques permettant de localiser des personnes à 200 mètres. ST Microelectronics a signé un accord avec Adasky pour produire ces puces qui seront destinées au secteur automobile. Mais ces puces sont aussi présentes dans des missiles et autres armements de l’armée israéliennes pour identifier des cibles. Elles ont déjà été utilisées dans le cadre des opérations militaires à Gaza. L’ONG dénonce : « Il est cruellement ironique de concevoir qu’une technologie développée aujourd’hui pour éviter des piétons aurait été perfectionnée au fil des bombardements de la population palestinienne. »
L’observatoire des armements indique par ailleurs la vente de puces par STMicro à la société israélienne Semi-Conductor Device, spécialisée dans la production de drones militaires. La section syndicale CGT de STMicroelectronics Crolles avait déjà interpellé l’entreprise pour stopper ces ventes à des entreprises de construction de matériel militaire dans un communiqué d’avril 2025.
Ce n’est pas la première fois que STMicroelectronics est accusé de connivence avec des complexes militaro-industriels au service d’armées ayant perpétrées des exactions sur des populations civiles. En 2023, la présence de puces françaises de STMicroelectronics et Lynred dans des armes russes utilisées en Ukraine avait même fait la une du Dauphiné Libéré.
Nous avions à l’époque demandé que les institutions publiques locales – dont la Métropole – stoppent tout financement à ces entreprises qui participent de près ou de loin à des agressions sur des populations civiles à Gaza ou en Ukraine.