
Historiquement Grenoble est une ville qui propose des services publics nettement plus importants que la moyenne des autres grandes villes, ceci se mesure en comparant les dépenses de personnel avec celle des autres villes. On peut comparer les finances entre communes de même importance (supérieure à 100 000 habitants) à fin 2024, les chiffres viennent d’être édités par la DGCL.
En 2024, Grenoble a dépensé en masse salariale 1000 € par habitant, les autres grandes villes 800 €/habitant. Dans les augmentations des dépenses de personnels il y a des décisions imposées par les gouvernements, notamment la forte augmentation des cotisations retraite des agent-es, ce qui atteint plus Grenoble que les autres villes puisqu’il y a plus de personnel.
Mais attention l’année 2025 pourrait s’avérer être un peu plus difficile vu les diminutions de recettes et l’augmentation des dépenses imposées par le budget de l’Etat adopté en février 2025. On en saura plus lors du conseil municipal du 3 novembre 2025, qui débattra du Rapport d’orientation budgétaire et lors de l’adoption du budget primitif pour 2026, le 15 décembre.

Un des indicateurs clé permettant de savoir si la dette d’une collectivité est supportable ou pas, est le rapport entre le stock de la dette et les recettes réelles de fonctionnement. Plus on est riche plus on peut avoir une dette importante car on a les moyens de la rembourser. Actuellement, en 2024 ce ratio est de 76 % pour Grenoble et pour la moyenne des grandes villes de même strate il est de 70%. La situation de Grenoble concernant sa dette est donc maintenant dans la moyenne des grandes villes.

Historiquement cela n’a pas été aussi rose sous le mandat de Carignon, qui avait trouvé en 1983 une collectivité avec une dette bien contrôlée et avait fait passer en quelques années ce rapport à 125 %, ce qui a asphyxié la ville pendant de très longues années jusqu’à ce qu’à partir de 1995 elle commence à s’en désintoxiquer. Il faut se méfier des promesses de Carignon car on peut conclure de cette expérience vécue par les grenoblois que c’est quelqu’un qui est capable de détériorer très rapidement et pour de longues années les finances d’une ville…ne parlons pas du logement social où il a mis en faillite le bailleur social de Grenoble (anciennement l’OPALE devenu ACTIS) avec un trou de 140 millions de francs que la ville et l’Etat ont remboursé.

Entre 2015 et 2022, la ville a manqué de recettes (il y a eu la forte diminution des versements de l’Etat et des dépenses nouvelles imposées), la hausse d’impôts de 2023 a permis de remettre la ville dans une trajectoire normale.
Un autre ratio est intéressant, c’est le rapport entre les dépenses de gestion (les frais dont ont besoin les agents pour travailler) et les salaires. Grenoble ressemble beaucoup à la moyenne des autres grandes villes et ce rapport est assez constant, ce qui indique qu’il n’y a pas d’argent public gaspillé quotidiennement en fonctionnement pour les personnels.

