M. Destot et le Lyon Turin

Publié le 30 septembre 2015

ImpasseDestotCe grand projet inutile qui n’en finit pas de rebondir, malgré les démonstrations continuelles de ses aberrations, sur le plan de coût exorbitant et du non sens pour le transport ferroviaire.

Michel Destot et le sénateur très à droite Michel Bouvard, sont arrivées devant la commission des finances de l’Assemblée Nationale, avec un argument-massue pour convaincre que la question du financement du Lyon-Turin était résolue. Ils proposent d’augmenter des péages autoroutiers comme une solution miracle qui allait résoudre ce financement qui a beaucoup augmenté depuis la mise en route de ce grand projet, et qui pourrait nous réserver de plus mauvaises surprises dans le temps. Tous les experts démontrent que cette solution ne permettra pas de financer ce grand projet, moins de 2 Milliards sur les 8 milliards actuellement prévus et qui pourraient augmenter considérablement, comme l’EPR de Flamanville…

Rappelons que toutes les études, notamment celles de Réseau Ferré de France qui ne peuvent être mises en doute, démontrent que ce projet n’a plus sa raison d’être, comme l’a déclaré Michèle Bonneton, député EELV dans son exposé à la commission des finances : « le trafic de fret route et rail confondus entre la France et l’Italie n’ont pas cessé de diminuer depuis les années 2000, pour passer de 34.7 millions de tonnes en 1998 à 23.6 Millions de tonnes en 2011 »…Et pourtant cette grande infrastructure avait surtout été proposée pour régler le trafic des camions entre la France et l’Italie par le massif des Alpes. Le trafic des voyageurs ne pourrait en aucun cas rentabiliser un tel investissement, d’autant plus, que des adaptations technologiques sur les infrastructures actuelles sont susceptibles d’améliorer la situation.

Ces obsédés des « grands travaux », n’ont pas encore intégré que le trafic est maintenant Nord Sud et Sud Nord, et non plus Est-Ouest.

Mais surtout, et c’est ce qui est aussi très grave en période de disette de finances publiques, la Cour des Comptes a émis à 2 reprises, un avis extrêmement réservé sur nos capacités de financement de ce projet. D’autres experts, dont Philippe Duron ont également des avis très réservés, et surtout ils indiquent, que ce projet est susceptible de pénaliser gravement la réalisation d’autres infrastructures ferroviaires, pourtant reconnues indispensables.

Décidément Michel Destot continue de faire preuve de légèreté dans les finances publiques. Non seulement la ville de Grenoble a été gérée n’importe comment, de 2012 à début 2014 en augmentant fortement les dépenses de fonctionnement, avec plusieurs centaines de recrutements, ce qui oblige la nouvelle équipe à réaliser des économies jamais égalées, mais ce parlementaire récidive, dans une aventure aussi inutile que hasardeuse au plan financier.

Michel Destot serait plus avisé de défendre d’autres projets qui seraient tellement plus utiles localement. En fait, il a perdu et ne retrouve pas, le sens du bien commun pour le plus grand nombre. Au lieu de s’opposer aux réductions des aides de l’Etat aux collectivités territoriales, il persiste dans sa folie des grandeurs pour des « grands projets ».

Alors que le bien commun demande d’apporter des aides aux collectivités territoriales, pour développer et améliorer le réseau ferroviaire local, apporter encore plus d’aides à la construction de logements sociaux notamment, ce qui permet de créer de l’emploi non délocalisable, les combats de Michel Destot sont en faveur des multinationales des travaux publics qui « pratiquent l’évasion fiscale en se faisant de grosses marges au passage », selon Eric Alauzet, député EELV.

Michel Destot est resté accroché aux 30 Glorieuses, il n’a pas vu qu’il y avait eu un changement de siècle et surtout la nécessité absolue de faciliter la vie aux citoyens, avec plus de projets qui seront protecteurs de l’environnement et source d’amélioration de la vie quotidienne de tous les grenoblois et des rhônalpins, sans oublier les auvergnats.

Le compte rendu intégral de la commission des finances est ici.

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