La crise du logement examiné dans différents rapports

Publié le 5 avril 2019

L’INSEE nous apprend que presque un tiers de la population a des difficultés de logement et que pour une personne sur dix ces difficultés sont durables et parmi ces dernières ce sont celles qui ont les revenus les plus faibles qui sont majoritairement atteint ainsi que les familles monoparentales.

De son coté le Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées (HCLPD) relaye l’appel de Grenoble élaboré à l’occasion du 12e anniversaire de la loi Dalo à Grenoble, le 4 mars 2019, lancé par 25 organisations, acteurs du logement et de l’hébergement.

Le rapport 2018 de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) rendu public le 27 mars 2019 dresse un portrait des logements dans les QPV (quartiers prioritaires) qui se distinguent nettement de la moyenne nationale : plus petits, plus coûteux, plus anciens… Et ce malgré l’amélioration apportée par les opérations de rénovation urbaine.

Localement, « Un Toit pour Tous » présentera le 9 avril prochain (à l’Auditorium du Musée de Grenoble) son rapport sur l’état du mal-logement en Isère. Ce sera l’occasion de revenir sur les enseignements du projet de la Nuit de la Solidarité où l’initiative de dénombrement a permis d’identifier, au 30 janvier 2019, 1 757 personnes en situation de grande précarité au regard du logement sur le territoire des 10 communes parcourues.

On voit bien qu’il manque de logements sociaux et malheureusement la politique gouvernementale est en train de bloquer son développement par application brutale des lois de finances et de la loi ELAN, principalement par les économies imposées sur les APL (uniquement dans le logement social) qui imposent la baisse des loyers que doivent supporter les bailleurs sociaux uniquement. Avec pour conséquence le déséquilibre économique des bailleurs qui n’ont plus les moyens de construire et de rénover les bâtiments. Ce sont les locataires du logement social qui font vivre les bailleurs sociaux. La politique Macron, : ce sont les pauvres qui doivent payer pour les pauvres…

Voici quelques détails de ces différentes publications :

Etude de l’INSEE de mars 2019 : « Entre 2014 et 2017, 18 % de la population de France métropolitaine a déménagé au moins une fois. Les jeunes et les locataires sont plus mobiles.

Par ailleurs, l’accès à la propriété est un des facteurs de mobilité. Ainsi, 12 % des adultes qui n’étaient pas propriétaires en 2014 le sont devenus entre 2014 et 2017.

Améliorer ses conditions de logement peut aussi motiver un déménagement. De façon ponctuelle, au moins une année en 2014 ou en 2017, près de trois personnes sur dix sont confrontées à des difficultés de logement, dues à l’inconfort ou au surpeuplement. Pour un habitant sur dix, ces difficultés persistent. Les personnes mobiles sont plus souvent confrontées à ces difficultés, mais de façon moins durable. En outre, un déménagement sur cinq s’accompagne d’une amélioration des conditions de logement. Les personnes modestes, celles vivant en famille monoparentale ou les locataires rencontrent plus fréquemment et de façon plus durable des difficultés de logement. Une personne sur dix vit par ailleurs dans un logement surpeuplé, souvent de manière durable…

En quarante ans, le confort des logements s’est considérablement amélioré. Le confort sanitaire de base, c’est-à-dire l’eau courante, une baignoire ou une douche, et des toilettes à l’intérieur, est désormais quasi-intégralement acquis. Jusqu’à la fin des années 1970, un logement sur quatre ne disposait pas de salle de bain ou de toilettes à l’intérieur. Pour autant, des difficultés de logement persistent aujourd’hui : défaut d’équipement de chauffage ou d’isolation, ou encore mauvaise adaptation du logement à ses occupants – qu’il soit trop coûteux à chauffer, trop petit ou inadapté à la taille du ménage…

Les difficultés de logement concernent davantage les ménages les plus jeunes. Elles diminuent ensuite avec l’âge, à mesure que le niveau de vie augmente. Pour ces jeunes ménages, les difficultés sont plus souvent transitoires, car leur mobilité est plus importante. Enfin, les difficultés sont plus présentes dans l’unité urbaine de Paris, en particulier les nuisances sonores (voisinage ou environnement extérieur) et le surpeuplement.

Près de la moitié (45 %) des personnes modestes connaissent des difficultés de logement en 2014 ou en 2017, soit trois fois plus que les personnes aisées (16 %). La persistance de ces difficultés conforte ces inégalités : pour 20 % des personnes modestes, elles sont durables, soit presque quatre fois plus souvent que pour les personnes aisées (6 %). Les locataires et les familles monoparentales connaissent beaucoup plus souvent des difficultés de logement. Ces catégories de ménages ont en effet un niveau de vie moyen plus faible que d’autres. Les familles monoparentales sont en outre davantage confrontées à des difficultés durables de logement : une personne sur quatre appartenant à une famille monoparentale y est confrontée en 2014 et en 2017. »

L’appel de Grenoble  » Faire valoir les droits des personnes sans-abri » a été lancé le 4 mars,  à cette occasion, le maire de Grenoble a déclaré :

 « L’accès au droit et la lutte contre le non recours est une priorité pour la ville de Grenoble. Nous sommes face une situation dramatique en matière de mise en œuvre du droit au logement. Et portant nous subissons une attaque frontale contre le logement social, avec des coupes de crédits mettant les acteurs en difficultés. »

L’appel a été signé par les 25 organisations suivantes : Association des cités du Secours catholique (ACSC) , Collectif les morts de la rue (CMR), Fédération SOLIHA , Fédération des associations pour la promotion et l’insertion par le logement (FAPIL) , Fédération des Acteurs de la solidarité (FAS) , ATD Quart-monde, Confédération syndicale des familles (CSF) , Action logement (AL) , Union nationale des associations familiales (UNAF) , Association Droit au logement opposable (AssoDALO) , Secours catholique (SC), Fondation Abbé Pierre (FAP) , Droit au logement (DAL) , Croix Rouge, Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (UNIOPSS), Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO) , Conseil économique social et environnemental (CESE) , Association des Maires de France (AMF) , Union sociale de l’habitat (USH) , Confédération générale du logement (CGL) , Médecins du monde (MdM) , Aurore, Union national des CLLAJ-logement autonome des jeunes , Collectif national droit de l’homme Romeurope (CNDHR) , Samu social de Paris.

Le rapport de l’ONPV traite de l’accès à l’emploi, au développement économique et du logement. En voici des extraits :

« Des logements plus petits mais plus fréquemment surpeuplés

Les habitations dans ces quartiers sont en moyenne plus petites (moins de 68 m2) que celles situées dans d’autres quartiers d’une même aire urbaine (moins de 79 m2). Mais si l’on ne considère que les logements collectifs, ceux de QPV sont finalement plus grands (66 m2) qu’ailleurs (61 m2). En revanche, les cas de surpeuplement (au moins une pièce manque par rapport à une occupation « normale ») y sont « plus fréquents » et concernent 22 % des ménages vivant dans ces quartiers contre 12 % de ceux vivant en dehors. Les cas de surpeuplement accentué (deux pièces ou plus manquent par rapport à une occupation « normale ») correspondent à 4 % des ménages en QPV contre seulement 1 % sur les autres territoires…

Un coût du logement qui pèse plus dans le budget des ménages

La part des revenus des ménages consacrée au logement est plus importante pour les résidents des QPV (23 %) que pour le reste de la population d’une même aire urbaine (19 %). Si le taux d’effort des locataires du parc social et du parc privé habitant en QPV reste comparable à celui des locataires installés dans les autres quartiers d’une même ville, il est en revanche plus élevé pour les accédants à la propriété (32 % contre 27 %) et les propriétaires (13 % contre 9 %) résidant en QPV…

À l’achat, dans 82 % de ces quartiers, le prix des logements privés est pourtant inférieur d’au moins 10 % à ceux des logements privés des autres quartiers de l’unité urbaine englobante.

En ce qui concerne les logements locatifs sociaux, tous types de quartiers de France métropolitaine confondus (QPV, quartiers de veille active ou autres quartiers), les PLUS datant d’avant 1977  sont ceux dont le niveau de loyer médian est le plus faible (4,90 euros par mètre carré) quand un logement du même type mais datant d’après 1977 a un coût médian d’environ 6,10 €/m2. Pour un PLS ou PLI, la différence de loyer médian est clairement marquée selon l’emplacement du logement : il s’élève à 7,10 €/m2 en QPV contre plus de 8,30 €/m2 hors QPV, « du fait du coût du foncier plus élevé ».

 Malgré cette différence, la vacance de plus de trois mois reste plus importante, pour les PLI, dans ces quartiers que dans le reste du territoire, jugé plus attractif : les taux sont respectivement de 4,2 % pour les QPV, contre 2,2 % pour les quartiers de veille active et 1,7 % hors QPV… »

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