Mettre à l’arrêt les productions non-essentielles

Publié le 10 avril 2020

Le 7 avril, les organisations de gauche iséroises ont demandé dans un communiqué très unitaire que le confinement devrait aller jusqu’à mettre à l’arrêt les productions non- essentielles pour protéger à la fois les salariés et les populations.

Il est signé par : PCF, EELV, La France insoumise, PS, PRG, Génération-s, Ensemble !, MRC, GRS et l’ADES

« Voilà maintenant trois semaines que le confinement de la population a été prononcé, dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, et près de deux semaines que la loi instaurant l’état d’urgence sanitaire a été adoptée.

Malheureusement, de nombreuses productions non-essentielles continuent de tourner, exposant les salariés qui ne peuvent télétravailler ainsi que leurs familles. En Isère, les syndicats ont dénoncés cette situation dès le 25 mars.

A STMicroelectronics (fabricant de puces électroniques – 4000 salariés), les représentants du personnel réunis en CSE ont déclenchés une procédure de Danger Grave et Imminent, et l’Inspection du Travail a jugé que les mesures de préventions prises au sein de l’entreprise étaient insuffisantes, surexposant les salariés. Au 03/04, la direction recensait officiellement 53 cas suspects de covid-19, soit deux fois plus qu’au 24/03. Pourtant, l’usine continue de tourner, impliquant des centaines de salariés, bien au-delà des cinq personnes qui ont été réaffectés à l’autoproduction de gel hydroalcoolique.

A Schneider-Electric (fabriquant de matériel électrique – 5000 salariés), après un arrêt initial, la production a repris la semaine dernière. La direction a ainsi eu le temps de se procurer des dizaines de milliers de masques pour ses salariés. Masques qui manquent cruellement dans nombre de secteurs essentiels (personnels hospitaliers, soignants à domiciles, grande distribution, enseignants, transporteurs…).

Les exemples de ce type sont légion dans le département et dans le pays, sans même parler des pressions exercées par la ministre Pénicaud pour contraindre le BTP à reprendre ses chantiers contre l’avis des syndicats de salariés, d’artisans et d’employeurs.

Ce confinement en demi-teinte expose de manière irresponsable des centaines de milliers de salariés et d’artisans, ainsi que les populations alentours, leurs familles, leurs voisins, les gens qu’ils croisent dans les transports…

Nous demandons au Préfet de ne plus attendre : il faut faire cesser toutes les activités qui ne sont pas indispensables à la lutte contre l’épidémie & au maintien des chaînes d’approvisionnements vitales, et ouvrir les droits au chômage partiel à tous les salariés & artisans concernés. Le matériel de protection dont dispose ces entreprises doit être réquisitionné et réaffecté aux secteurs essentiels.

Il en va de la Santé publique.

Le monde d’après commence aujourd’hui et il ne peut le faire en sacrifiant la santé de notre peuple aux intérêts des entreprises. C’est dès aujourd’hui que les logiques sociales et écologiques centrées sur l’humain s’imposent comme les fondements d’un monde nouveau. »

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