Le maire de Sassenage rattrapé par la justice pour prise illégale d’intérêts

Publié le 26 mars 2021

Selon la presse locale, le maire de Sassenage n’a pas réussi à différencier son rôle de père et de maire ! « Deux ans d’inéligibilité requis à l’encontre du maire de Sassenage. Prévenu de prise illégale d’intérêts pour avoir renouvelé la convention d’attribution d’un logement d’urgence à sa fille »…DL du 4 mars 2021

Comment interpréter une telle attitude ? Que la mairie de Sassenage ait attribué un logement d’urgence à une femme en difficulté pour la protéger, est une situation classique qui arrive hélas trop souvent, y compris aux enfants d’un maire et vice-président d’un conseil départemental ; personne n’est épargné, la preuve ! Mais qu’est ce qu’un logement d’urgence dans une commune : C’est un logement transitoire qui doit permettre de trouver une solution pérenne à toute personne en difficulté et doit être mise à l’abri suite à un incendie, autres dégradations graves de son logement ou aux personnes en situation de conflit conjugal qui nécessite un éloignement. Mais immédiatement, les services du CCAS de la ville interpellent les services sociaux du département, qui proposent le soutien et les conseils nécessaires et recherche une solution de logement. Les services sociaux communaux ou départementaux se mettent en contact immédiat soit avec le Pôle logement de la métropole, ou avec les services de gestion du patrimoine des bailleurs, pour rechercher une solution de logement pérenne, qui plus est s’il s’agit d’une femme seule qui doit quitter le domicile conjugal. C’est ce que l’on appelle l’accès au droit commun, qui se pratique depuis très longtemps. Les bailleurs sociaux ont une mission de service public, et participent à la protection des personnes en situation de fragilité qui ont le droit d’accès au logement social. Une circulaire de 2017 est maintenant plus précise, puisque les femmes concernées, peuvent bénéficier prioritairement d’un logement pour éviter le passage en logement transitoire.

Donc une première attribution qui dure 2 ans et qui se renouvelle pour un nouveau conventionnement de 2 ans, peut difficilement être considérée comme une situation d’urgence et contrairement à l’argumentaire de l’avocat qui invoque le risque de délit de favoritisme, si le maire avait agi pour une parente en situation difficile doit avoir fait sursauter tous les bailleurs sociaux.  Comment interpréter la signature d’un renouvellement de convention d’hébergement de 2 ans par un maire pour sa fille, Quel qualificatif peut on donner à un tel acte ? Ces faits interrogent sur l’éthique et la déontologie d’un maire, qui plus est vice-président du conseil départemental chargé du logement.  Le maire de Sassenage agit-il à l’identique pour toute personne en détresse, qu’elle soit de Sassenage ou d’ailleurs ?  Sassenage n’est elle pas la commune qui est aussi pénalisée pour son manque de logements sociaux ? Peut-être que ce maire emporté par son rôle de père, avait oublié que l’élu-maire est là pour servir la cause du bien public à égalité envers tous les citoyen-nes, et non pour se servir…

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