Un ancien évêque de Grenoble et l’abbé Pierre

Publié le 13 septembre 2024

Le goupillon et le sabre.

André-Jacques Fougerat évêque de Grenoble de 1957 à 1969 a été non seulement réactionnaire mais aurait couvert de son autorité les actes irréguliers de Marie Joseph Henry Grouès dit « l’abbé Pierre ».

Certain·es d’entre nous, militants associatifs et syndicaux des quartiers populaires, ont manifesté en juillet 1962 contre cet évêque réactionnaire qui avait décidé, en 1962, le « déplacement » de deux prêtres ouvriers, Georges et Francis, syndicalistes, qui étaient les prêtres de la paroisse Saint-Marc de Grenoble, quartiers Malherbe et Teisseire.

Cette sanction politique contre des prêtres ouvriers syndicalistes a donné lieu à un mouvement populaire de contestation à Grenoble, dans les quartiers Sud.

Le 18 juillet 1962 une manifestation devant l’évêché a réuni plusieurs centaines de personnes protestant contre le « licenciement politique » des deux prêtres ouvriers des quartiers populaires. M. Fougerat, évêque, a appelé la police qui a dispersé la manifestation sans se faire prier.

Le goupillon et l’absolution.

M. Fougerat, évêque de Grenoble, a également bien connu le dossier « abbé Pierre » de 1957 à 1969.

Marie Joseph Henry Grouès (dit abbé Pierre) est entré dans le diocèse de Grenoble en mai 1939 et a obtenu le poste de vicaire à la basilique Saint-Joseph de Grenoble. Il a également été aumônier de l’hôpital de La Mure en Isère, puis au tristement célèbre (pour ses sévives) orphelinat de La Côte-Saint-André, toutes fonctions sous la hiérarchie de l’évêque de Grenoble.

Des révélations récentes montrent que le 3 janvier 1958, un jésuite chargé de surveiller l’abbé Pierre, que la hiérarchie religieuse savait agresseur, lui écrit :

« Nous avons vu l’évêque de Grenoble [le diocèse où l’abbé Pierre a été ordonné]. Comme tout le monde, il souhaite que vous puissiez vous cacher un an. »

Ces faits révéleraient une complicité de cet évêque réactionnaire de Grenoble, qui, là, n’a pas appelé la police. D’autres révélations récentes montrent que le mis en cause en question a également menacé des témoins qui voulaient révéler ses méfaits (une pratique de « subornation de témoins » pratiquée par d’autres trafiquants tel un ancien maire de Grenoble).

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