
Le 14 février, un débat d’orientation budgétaire a lieu au conseil métropolitain, il précède obligatoirement (moins de deux mois) le vote du budget annuel de la Métro, prévu en avril 2025. Contrairement à d’autres collectivités, la Métro a fait le choix de retarder le plus possible le vote du budget en absence d’une loi de finances de l’Etat ; elle aurait pu proposer un budget primitif plus tôt et le corriger plus tard par une décision modificative comme le font d’autres collectivités.
Le rapport sur les orientations budgétaires (ROB) porte notamment sur les évolutions prévisionnelles des dépenses et des recettes, en fonctionnement comme en investissement. Il doit contenir des informations relatives à la structure et la gestion de l’encours de dette contractée et les perspectives pour le projet de budget et évalue l’évolution prévisionnelle du niveau d’épargne brute, d’épargne nette et de l’endettement à la fin de l’exercice, ainsi que la structure des effectifs, les dépenses de personnel…
Le ROB qui a été élaboré depuis de longues semaines souffre du manque d’analyse précise des conséquences de la loi de finances 2025 adoptée par le parlementqui vient d’être globalement acceptée par le Conseil Constitutionnel. Mais il reste donc un flou important dans l’ampleur de l’austérité imposée par cette nouvelle loi de finances, qui semble atténuer un peu la dureté du projet de loi Barnier.
Ce qui est certain, c’est qu’en 2025 les recettes de fonctionnement du budget principal de la Métro seront en légère baisse ou au mieux constantes par rapport à 2024, si il n’y a pas un appel à la fiscalité, même modeste.
Il y a une volonté politique de préserver les investissements et les épargnes pour ne pas augmenter trop l’endettement qui est déjà lourd et coûteux, ceci impose une forte contrainte sur les dépenses de fonctionnement qui peut mettre en cause des engagements politiques notamment en termes d’aides sous forme de subventions à des tiers, au risque de dégrader la qualité du service public.
La Métro a une structure de dépenses de fonctionnement particulière, car une grande partie des dépenses est imposée ou quasi-imposée : attribution de compensation, dotation de solidarité communautaire, subventions au SDIS et au SMMAG…
L’effort d’économies estimé pour l’instant de plus de 10 M€ portera sur un ensemble de dépenses qui représentent environ 90 M€ en 2024. Il s’agit d’un gros effort qui pourrait être atténué par une légère augmentation du taux de taxe foncière qui actuellement est de seulement 1,29%, un taux parmi le plus bas de toutes les métropoles.
Il faut savoir que l’austérité budgétaire va se poursuivre les années suivantes dans le budget de l’Etat vu l’étouffement par une dette trop importante. Il est très probable que les collectivités vont encore être appelées à intensifier une austérité financière en 2026, si d’ici là il n’y a pas un changement de politique.
Le Nouveau Front populaire proposait une sortie « Keynésienne » de la situation actuelle, par notamment une relance de la consommation au lieu de la cure d’austérité actuelle qui sera récessive. « L’économiste Anne-Laure Delatte détaille l’impact macroéconomique du contre-budget présenté par le NFP et démontre qu’il serait plus efficace pour réduire le déficit que celui proposé par le gouvernement. ». Cette méthode aurait été plus favorable à l’ensemble des français.e.s, plutôt qu’une austérité qui est principalement subie par les plus pauvres de notre pays et que les grandes fortunes restent outrageusement bénéficiaires de la situation.
Il vaut mieux tout de suite desserrer un peu l’étau pour se donner un petit peu d’oxygène. Une augmentation du taux de taxe foncière métropolitaine d’un seul point, rapporterait 7 M€ dès 2025 et permettrait de préparer 2026 sans attendre. C’est une augmentation très faible sur l’avis de taxe foncière des propriétaires et serait un vrai plus pour la qualité des services publics métropolitains.
Les budgets annexes sont peu impactés par les décisions nationales et vont poursuivre sans grande difficultés leurs investissements