
Sous le titre « Relancer l’action climatique face à l’aggravation des impacts et à l’affaiblissement du pilotage » le 3 juillet 2025, le Haut conseil pour le climat publie son 7ème rapport annuel sur l’action climatique de la France, l’efficacité de ses politiques et leur cohérence avec la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Alors que le pilotage de l’action climatique s’affaiblit et que les impacts du changement climatique s’aggravent, le Haut conseil pour le climat appelle à relancer l’action climatique en France.
Il y a urgence à réduire les émissions pour limiter le réchauffement. Or si le second budget carbone établi pour la période 2019-2023 est respecté pour les émissions brutes, la trajectoire de décarbonation connaît en 2024 un fléchissement incompatible avec l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Les Français affichent une forte inquiétude vis-à-vis du changement climatique, dont les impacts s’aggravent. Alors que l’exposition accrue de la population, des éco systèmes, des infrastructures et des activités économiques aux conséquences du changement climatique cause des risques majeurs, il devient crucial que l’action climatique protège efficacement les personnes et les entreprises.
Le rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat évalue l’action publique pour l’année 2024 en tenant compte des évolutions au printemps 2025. Il se base sur des données scientifiques rigoureuses, construit son analyse à partir d’une prise de connaissances la plus exhaustive possible des actions mises en place et de leurs effets, et propose une mise en perspective européenne et internationale qui est introduite au début du rapport.
Les observations confirment que le réchauffement a été encore plus rapide au cours de la dernière décennie, et que les effets du changement climatique s’intensifient et s’amplifient, démontrant des besoins croissants d’adaptation
Les investissements et les politiques publiques doivent également se concentrer sur l’adaptation, qui sauve des vies et des biens. L’adaptation peut réduire considérablement les dommages climatiques, les bénéfices directs des mesures d’adaptation pouvant dépasser leurs coûts d’un facteur 10. L’adaptation contribue souvent à l’atténuation, par exemple en réduisant la contribution des extrêmes climatiques au déclin du puits de carbone terrestre. Cependant, l’adaptation ne peut compenser l’échec de la réduction des émissions de gaz à effet de serre : elle ne peut éliminer les pertes et les dommages.
Un financement public est nécessaire pour mobiliser des capitaux privés, faciliter l’accès des ménages modestes à des offres décarbonées et atténuer les impacts sociaux et économiques grâce à des mesures redistributives. D’importantes ressources publiques peuvent être libérées en réorientant les subventions aux combustibles fossiles – estimées à environ 50 milliards d’euros par an dans les années précédant les crises énergétiques, – vers des mesures ciblées visant à atténuer les impacts régressifs, tout en préservant les incitations aux économies d’énergie et au passage aux énergies renouvelables.
La transition climatique doit s’insérer dans notre contrat social avec une juste répartition des droits et des devoirs des uns et des autres.
La France et l’Union européenne peuvent reconquérir un rôle de premier plan dans l’action climatique en s’appuyant sur les constats scientifiques et en ancrant leur action dans les principes démocratiques, de l’Etat de droit et du multilatéralisme. Ce faisant, elles renforceront leur indépendance stratégique et leur souveraineté dans un contexte international de plus en plus instable.