M. SARKOZY a dirigé l’Etat en état d’ivresse sondagière, de délire d’opinion

Publié le 2 mai 2012
Raymond Avrillier

Raymond Avrillier (photo tous droits réservés)

Conférence de presse « Révélations sur les sondages commandés par l’Elysée dont un certain nombre viennent d’être obtenus par Raymond Avrillier après injonction par la justice administrative à la présidence de la République de les communiquer » Lundi 30 avril 2012

Mettre fin à l’immunité d’un président de la République, son conseiller d’extrême-droite [1], et son conseiller corrompu, qui ne respectent pas la loi.

M. SARKOZY a dirigé l’Etat en état d’ivresse sondagière, de délire d’opinion.

Une conduite de l’Etat à la petite semaine qui a coûté 6 351 238,40 euros pour 264 sondages de juin 2007 à juillet 2009 (dont seulement 134 ont été communiqués à Raymond Avrillier).

Raymond Avrillier vient de recevoir une partie des contrats des cabinets conseils de M. SARKOZY et des sondages que l’Elysée est obligé de lui communiquer par jugement du 17 février 2012 du tribunal administratif de Paris (Tribunal administratif de Paris, 17 février 2012, Avrillier c/ Présidence de la République, n°0920763), à la suite des demandes engagées dans la nuit du 4 août 2009.

Le contenu des courriers de l’Elysée qui accompagnent ces envois montre que M. SARKOZY et ses conseillers ne respectent pas la loi et cherchent à jouer la montre. Nous ne sommes pas étonnés puisque M. SARKOZY a réinséré comme son proche conseiller M. CARIGNON, le corrompu, dont nous connaissons les pratiques à Grenoble.

Des documents jusqu’alors communiqués, il s’avère que M. SARKOZY a fait payer par la présidence de la République (notre argent public) 6 351 238,40 euros de juin 2007 à juillet 2009 pour les prestations de conseils et sondages de l’Elysée (dont 264 sondages de juin 2007 à juillet 2009).

Pour ces prestations MM. Patrick et Georges BUISSON (PUBLIFACT et PUBLIOPINION) ont touché 2 989 282 euros, Pierre GIACOMETTI (GIACOMETTI-PERON) 1 389 154 euros, IPSOS 1 677 150 euros, sans la moindre mise en concurrence et appel d’offres.

Certains de ces marchés (avec BUISSON et GIACOMETTI) ont été passés sous forme reconductible sans fin.

Il est possible de douter de l’authenticité de la convention passée le 30 avril 2009 entre M. Jean-Michel GOUDARD, le Conseiller pour la stratégie du président de la République, et M. Georges BUISSON pour la société PUBLI-OPINION.

Après avoir refusé illégalement pendant 3 ans de communiquer les documents demandés, M. SARKOZY s’entête à violer l’injonction que lui a notifiée la justice administrative :

  1. Les premiers documents concernant les sondages de l’Elysée n’ont été communiqués à Raymond Avrillier qu’après le délai imposé par les juges.
  2. Surtout de nombreux documents manquent dans ces réponses de la présidence de la République. La présidence de la République indique même dans son courrier : « S’agissant des commandes passées par les cabinets d’études en convention avec la Présidence (3° du jugement), je ne peux vous fournir ces documents qui ne sont pas en possession de la Présidence ».
    Ce qui signifie, en passant, que la Cour des comptes n’a pas vérifié la réalité du coût de ces commandes.
  3. Sont tenus secrets les marchés et bons de commandes que la famille BUISSON (Patrick pour Publifact et Georges pour PubliOpinion) a passés avec ses sous-traitants (dont OpinionWay) et qui ont été facturés à la présidence de la République. Les factures directes sont communiquées mais aucune des factures indirectes. Seuls 4 bons de commandes sont communiqués.
  4. Rien n’est communiqué concernant les « prestations de conseils » et les « sondages » de l’année 2007 payés sur fonds publics pour 1 194 206 euros, dont 665 574 euros pour Publifact ; seuls sont indiqués les titres des sondages (mais aucune étude directe ou indirecte de Publifact, IPSOS, OpinionWay, TNS SOFRES).
    Il est regrettable de ne pas disposer de ces études car nous ne pouvons connaître l’influence sur la conduite des affaires de l’Etat du sondage suivant :
    « Les Français et la liaison entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni » (sondage commandé par M. SARKOZY à Publifact qui l’a sous-traitée à un institut de sondage inconnu en décembre 2007)
    Par contre nous disposons des sondages successifs de 2008 qui nous permettent de suivre l’opinion sur la politique de M. SARKOZY : « Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqué cette semaine ? … La rumeur sur son mariage avec Carla Bruni » puis « Son mariage possible avec Carla Bruni », puis quelques semaines après « Son mariage avec Carla Bruni », puis quelques semaines plus tard : « Pensez-vous que Carla Bruni représente plutôt bien ou plutôt mal la France à l’étranger », sachant que « Son comportement [Nicolas SARKOZY] concernant sa vie privée » est suivi de semaine en semaine par sondage.
  5. Aucune communication des prestations de GIACOMETTI-PERON pour 723 580 euros en 2008 et 665 574 euros en 2009 ; aucune communication des sondages et prestations facturés par PUBLIFACT, IPSOS, OPINIONWAY, TNS SOFRES en 2007 ; par IPSOS, IFOP (de Mme Parisot présidente du MEDEF), CSA, TNS SOFRES, SOCIOVISION en 2008 ; par IPSOS, IFOP en 2009. Aucune communication des sondages commandés par la présidence de la République au dernier trimestre 2009 par l’intermédiaire du Service d’Information du Gouvernement.
  6. Rien n’est communiqué sur ces prestations de conseils et sondages après le 1er août 2009.
  7. Refus de communiquer les marchés de conseils et sondages pour 2010, 2011, 2012.

Le contenu de ces sondages fait l’objet d’une analyse par des journalistes de Médiapart qui publient une série d’articles à ce sujet.

Il convient déjà de constater que :

  • les sondages communiqués pour 2008 et 2009 comportent une fois par mois un sondage sur les élections présidentielles (et en 2009 une fois par mois un sondage sur les européennes) ;
  • n’ont pas été communiqués les sondages payés par l’Elysée en 2008 sur « les têtes de liste en Ile-de-France » (régionales) et « les têtes de listes aux européennes »…
  • des sondages de décembre 2007 porte sur « Les Français et la liaison entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni » et « L’opinion des Français sur l’augmentation du salaire du Président »

Des recours en exécution du jugement du tribunal administratif de Paris du 17 février 2012 sont donc engagés pour les années 2007, 2008, 2009.

La commission d’accès aux documents administratifs est de nouveau saisie pour les années 2010, 2011 et 2012 : elle doit émettre un avis le 10 mai 2012 ; il faudra alors peut-être de nouveau saisir le tribunal administratif pour enjoindre à l’Elysée de communiquer ces documents… à moins que le locataire ait changé et respecte la loi.

Des éléments probants et concordants révèlent que la présidence de la République, M. SARKOZY, a procuré ou de tenté de procurer à M. Patrick BUISSON (Publifact) et PubliOpinion, ainsi qu’à M. GIACOMETTI et IPSOS des avantage injustifiés par des actes contraires aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics ; ils démontrent aussi que la présidence de la République a payé des organismes de sondages sous-traitant de Publifact sans disposer de ces marchés. Par ailleurs il conviendrait que soit instruit le fait que des prestations et sondages de l’Elysée ont porté sur des sujets étrangers à la conduite de l’Etat, que ce soit sur la vie privée de M. SARKOZY ou sur les positions de l’UMP en préparation des élections.

[1] Cf. les différents articles de Médiapart sur les sondages de l’Elysée et sur Patrick BUISSON ;  Comment l’ultradroitier Patrick BUISSON a pris SARKOZY en main », Marianne, 31 mars 2012 ; « Les années Minute de Patrick BUISSON, conseiller de SARKOZY », Rue89, 9 mars 2011 ; « Quand BUISSON, conseiller de SARKOZY, défendait Le Pen », Rue89, 6 mai 2011 ; « Patrick BUISSON, conseiller très à droite du Président », Télérama, 7 novembre 2009 ; « Patrick BUISSON la grise éminence de droite », Libération, 15 février 2012 ;

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Un commentaire sur “M. SARKOZY a dirigé l’Etat en état d’ivresse sondagière, de délire d’opinion”

  1. […] prêté de l’argent public à une société japonaise, comme essaye de le faire croire l’UMP ! On ne peut pas en dire autant des sondages délirants commandés par l’Elysée, car eux ont été payés par de l’argent […]