La crise du logement s’amplifie

Publié le 5 mai 2010

De nombreuses personnes sont sans logement, les sans papiers ne sont pas accueillis dignement, l’agglomération n’est toujours pas dans la légalité pour l’accueil des Gens du Voyage, les ROMS attendent toujours l’installation d’un espace d’accueil… Ces derniers jours dans le parc de l’Alliance des familles demandeuses d’asile ont été hébergées dans des tentes déployées par les associations Médecins du Monde, et transformé l’accueil demandeurs d’asiles en un véritable camp de réfugiés.

La situation sociale se dégrade à toute vitesse. L’Etat ne fait pas son travail et au contraire développe des politiques d’exclusion. Au lieu de donner la priorité au logement social qui manque cruellement dans le pays, il se défausse sur les collectivités locales dont certaines tournent le dos à la solidarité la plus élémentaire, utilisant l’absence de législation contraignante pour défendre de véritables ghettos de riches, renforçant l’existence des ghettos de pauvres.

L’agglomération grenobloise est à cet égard une agglo à deux vitesses.

Voici les chiffres du logement social dans la plupart des communes de l’agglomération grenobloise :

Communes % de logements sociaux
Claix 11,47%
Corenc 9,59%
Domène 21,60%
Echirolles 38,48%
Eybens 17,54%
Fontaine 21,12%
Le Fontanil 8,75%
Gières 17,47%
Grenoble 19,63%
Meylan 12,30%
Murianette 4,01%
Noyarey 8,86%
Poisat 12,65%
Pont de Claix 28,75%
ST Egrève 14,53%
St Martin d’Hères 38,60%
St Martin le Vinoux 24,89%
Sassenage 8,74%
Seyssinet 7,36%
Seyssins 9,71%
La Tronche 15,49%
Varces 10,83%
Veurey 11,44%

Rappel : la loi SRU impose que les communes de plus de 3500 habitants doivent avoir au moins 20 % de logements sociaux. Beaucoup de communes préfèrent payer l’amende plutôt que de se mettre en accord avec la loi. Il manque 3540 logements sociaux dans ces communes pour être en accord avec la loi.

En fait le seuil de 20 % est un chiffre faible puisque pratiquement 70 % de la population en France est accessible aux logements sociaux. Tous les efforts devraient être faits pour développer le logement social à grande échelle, ce qui serait efficace contre la hausse des loyers dans le privé, mais malheureusement même le Conseil général de l’Isère supprime ses aides aux bailleurs sociaux.

Dans les différentes ZAC, la Ville de Grenoble devrait donner la priorité à l’implantation de logements sociaux de bonne qualité, avec une diversification entre les différents types de logements (PLAI et PLUS) et refuser les faux logements sociaux comme certaines résidences pour étudiants.

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2 commentaires sur “La crise du logement s’amplifie”

  1. BERNARD Christian dit :

    Bonjour,
    Chiffres intéressants mais au delà, et sur Grenoble, comment se répartissent les logements sociaux entre quartiers Nord/Sud par exemple ?
    Quelle est la politique (réelle) pratiquée dans certains quartiers (Sud) pour inciter les propriétaires à vendre leurs biens aux bailleurs sociaux ou inversement ? Est-ce très clair là dessus ?….
    Attention dans certains quartiers de ne pas recréer, volontairement ou pas, des ghettos et de simplement déplacer des problèmes avec une vision à court terme.
    Densifier les villes, peut-être ; mais au détriments de la qualité de vie et du manque de structures sociales (écoles, espaces verts, lieux communs et associatifs…).
    En annexe : pourquoi l’adjoint à l’urbanisme est aussi le directeur de la SEM SAGES ? ….Comment peut-on gérer ces 2 casquettes ? Ne peut-on pas faire des propositions dans ce sens pour modifier ceci ?
    J’essayerai d’être présent pour la réunion de préparation du conseil le 17.
    Merci d’avance.

  2. Morard-Lacroix dit :

    En ce qui concerne La Tronche, elle a sa part de servitudes communes avec 55 hectares pris par l’hopital , les cimetieres, la RN90, le terrain d’accueil des gens du voyage… et une usine chimique Athanor.
    La ville attends la fin de la premiere tranche des travaux du symbhi pour construire les nouveaux quartiers. La residence pour personne agées des petites soeurs des pauvres PSP ne lui donne droit a aucun logement sociaux.
    Quant a Varces il y a la prison.

    Le nombre est une chose, mais il faut lister les servitudes des communes en regard et aussi mesurer les espaces non classés a risque.