Et si on parlait des finances de Grenoble et de la Métro ?

Publié le 16 novembre 2012

Depuis le début du mandat (mars 2008), nous demandons que le vote du budget soit précédé de débats publics afin que les habitants puissent participer aux réflexions sur les priorités budgétaires, ce qui n’a jamais été fait auparavant. La majorité municipale qui vient subitement de se souvenir qu’une campagne électorale va démarrer en 2013 a proposé de tenir deux réunions publiques préalablement au débat d’orientation budgétaire prévu au conseil municipal du 19 novembre. L’intention est louable, sauf que si l’on a une réelle volonté de faire participer les habitants, le débat doit être préparé longtemps à l’avance, avec des documents accessibles au public. Or aucun document n’a été rendu public avant les réunions du 14 et du 15 novembre. Les questions budgétaires sont trop souvent présentées de manière incompréhensible ce qui a pour effet de rebuter les habitants. La majorité municipale avait prévu d’organiser une formation des citoyens sur ces questions ce qu’elle n’a jamais fait.

C’est d’autant plus regrettable que l’adjoint aux finances, qui aspire à occuper le poste de 1er magistrat, a indiqué que les impôts des Grenoblois étaient devenus insupportables et devaient diminuer, mais pas en 2013. Pourquoi ?

Il est aussi fort dommage que plusieurs scénarios ne puissent être soumis au conseil municipal, comme si il n’y avait qu’une solution. Les élus « Ecologie et Solidarité » proposeront, comme chaque année leur scénario alternatif qui verrait le taux des impôts baisser tout en améliorant les politiques qui touchent à la vie quotidienne de tous avec des économies sur les politiques discutables ou de prestige.

A la Métro, le débat d’orientation budgétaire de préparation du budget 2013 a eu lieu lors du dernier conseil.

Il est clair que l’année 2013 va être plus difficile que les années précédentes car la volonté de désendettement accélérée de l’Etat va le contraindre à diminuer les concours financiers aux collectivités. Il est très regrettable que la majorité gouvernementale n’ait pas proposé une réforme de la fiscalité locale particulièrement injuste, ce qui empêche les collectivités de mener des politiques adaptées à la situation de crise actuelle.

Les propositions d’orientations budgétaires pour 2013 à la Métro, montrent la volonté de stabiliser sa situation financière dans cette période difficile, en remettant en cause deux principes de stratégie financière adoptés précédemment.

Dorénavant il faudrait que l’épargne nette (ce qui reste du solde de l’autofinancement après avoir remboursé l’annuité de la dette) couvre au moins 20 % des dépenses d’équipement, au lieu de 15 % et que la capacité de désendettement soit inférieure à 10 ans au lieu de 12 ans.

Mais les propositions d’orientation ne remplissent pas encore ces deux objectifs :

  • l’épargne nette est prévue à 10,5 M€ alors que les dépenses d’équipement sont pour l’instant à hauteur de 62,5 M€ (hors dépenses pour les déchets). Il faudrait que les dépenses d’équipement soient diminuées d’environ 10 M€ pour que l’épargne nette soit de 20 % de ces dernières. Depuis des années nous demandons à la Métro de diminuer ses investissements car elle a vécu au dessus de ses moyens pendant de longues années, et fait de très mauvais choix comme le stade, d’où un endettement lourd.
  • La capacité de désendettement dépasse les 10 ans.

Et il reste toujours l’incertitude due aux emprunts toxiques, il est regrettable que la Métro ne s’associe pas aux recours en justice contre Dexia, comme le font certaines collectivités.

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