La révolte sociale dans les services publics locaux

Publié le 18 janvier 2014

Nous en parlions récemment, et ce n’est pas un hasard que ce soit dans les services public d’incendie et au conseil général de l’Isère (CGI) que la révolte éclate. Ce sont les personnels qui sont au premier plan des interventions publiques ou qui sont le plus exposés à la dégradation de la situation sociale. Il y a un ras le bol énorme lorsque vous êtes confrontés à des problèmes sans solutions efficaces et que vous n’êtes même pas soutenus par vos responsables au plus haut niveau. Le simple fait de vouloir imposer par la force une dégradation des conditions de travail de ces agents démontre que ces responsables ne sont plus dans la vraie vie.

Les pompiers travaillent dans des conditions qui se dégradent, ils sont parfois agressés ; et les personnels des services sociaux du CGI travaillent beaucoup dans des conditions difficiles, ces derniers ont subi des restructurations de services et des déplacements de lieu de travail sans aucune concertation. Le duo infernal Président du CGI et Directeur général des services, a créé une situation explosive. Les personnels de la Métro vivent aussi très mal la manière dont le dialogue social est organisé, et la transformation de la Métro à toute vitesse les inquiètent fortement. Il est urgent de changer les rapports hiérarchiques dans ces grosses administrations. Au XXIème siècle, ce n’est pas à la baguette qu’on mène les femmes et les hommes. Il est curieux d’observer que certaines grandes entreprises ont compris qu’il était important, et surtout plus respectueux de la dignité des personnes, de mobiliser les intelligences plutôt que le seul devoir d’obéissance.

Nous avons la chance d’avoir des fonctionnaires de qualité et bien formés. C’est avec eux que doit se construire la qualité du service public et non contre eux. Les usagers des services publics doivent aussi se révolter contre ces manières brutales et technocratiques de gestion des ressources humaines. Les élections municipales sont là pour changer des équipes dans les communes et à la Métro. Il faut choisir les élu-es qui sont dans la vraie vie et qui ont démontré leur capacité à considérer les personnels comme une richesse et non un « troupeau » qu’on mène à la baguette ou qu’on jette quand on veut faire des économies. L’autoritarisme ne serait il pas un aveu de faiblesse ? L’autorité, c’est en quelque sorte la loi en sympathie. Encore faut-il faire preuve de respect envers autrui, lequel ensuite respecte des règles qui donnent du sens au travail.

Dans ce conflit, nous atteignons le comble de la malveillance et de l’imbécilité. Lorsque les dirigeants se répandent en propos presque diffamatoires, en indiquant que les pompiers ne travaillent que quelques heures sur une journée, c’est tout simplement parce qu’un pompier doit être à la caserne toujours prêt à partir en intervention, mais fort heureusement, pourrions nous dire, il n’y a pas le feu, ou des accidents 24h/24h et durant 365 jours.

Mais avec ce genre de calcul idiot, que dire des personnels soignants qui travaillent la nuit, mais doivent aussi laisser les patients dormir entre 2 soins, ou encore les vigiles qui doivent rester attentifs et veiller sur les lieux à protéger, ou encore les aiguilleurs du ciel, qui ne voient pas des avions atterrir à longueur de nuit. Tous ces personnels attendent, veillent et agissent au moment opportun, avec toute la précision et le professionnalisme qui les caractérisent.

Mais au fait, ces cadres dirigeants et ces élu-es, quelles sont leurs propositions pour occuper les temps de veille des pompiers et autres personnels qui doivent assurer des astreintes ? Les pompiers assurent déjà l’entretien du matériel et des véhicules, plus des locaux.

A Grenoble nous avons une grande chance d’avoir en Eric Piolle, candidat tête de liste du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes, quelqu’un qui a exercé du management de personnel à haut niveau et qui a été licencié d’un grand groupe international car il avait refusé d’organiser des licenciements qui ne se justifiaient pas. Au moins voila un candidat maire qui avec toute son équipe apportera un autre souffle et une autre façon de concevoir le fonctionnement des services publics.

Nous devons aussi rappeler que les 2 élu-es écologistes du Conseil général ont été sanctionnés pour avoir soutenu le mouvement des Agents du Conseil général, et n’ont pas voté ce budget d’austérité.

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