Le bruit atteint lourdement la santé

Publié le 9 octobre 2015

orsUne étude menée par l’Observatoire Régional de Santé d’Ile de France (ORS) et Bruitparif, est la première à évaluer l’impact sanitaire du bruit sur les plus de 10 millions d’habitants de l’agglomération parisienne. Elle s’appuie sur une méthode proposée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), celle des années de vie en bonne santé perdues ou DALY (Disability-Adjusted Life-Years). Même si l’intensité du bruit est plus importante en région parisienne, les mêmes conséquences sont présentes dans notre agglomération. La lutte contre le bruit doit être une priorité des politiques publiques, il serait intéressant qu’une telle étude soit lancée dans l’agglomération.

« Impact sanitaire du bruit dans l’agglomération parisienne : quantification des années de vie en bonne santé perdues

Afin de quantifier les impacts sanitaires du bruit sur la population de l’agglomération parisienne, l’Observatoire Régional de Santé Ile-de-France et Bruitparif se sont appuyés sur la méthode de quantification des DALYs (disability-adjusted life-years) décrite par l’OMS. Celle-ci permet d’évaluer la charge de morbidité au moyen de l’indicateur quantitatif des « années de vie e n bonne santé perdues ».

En utilisant les données disponibles à la commune (tant pour l’exposition au bruit que pour les indicateurs sanitaires) et en appliquant la méthode proposée par l’OMS, les équipes ont obtenu une première estimation a minima de l’impact sanitaire du bruit environnemental lié aux transports. Au total, de l’ordre de 66 000 années de vie en bonne santé seraient perdues par an dans l’agglomération parisienne. Le principal effet sanitaire de l’exposition au bruit environnemental correspond aux troubles du sommeil, qui représente à lui seul près de deux tiers des années perdues. La gêne est le deuxième effet sanitaire avec plus de 25 000 années de bonne santé perdues.

Le bruit routier constitue la principale source de morbidité. En effet, en totalisant 58 000 DALYs, le bruit routier concentre à lui seul 87 % des estimations de pertes d’année de vie en bonne santé dans l’agglomération parisienne. Il faut néanmoins prendre avec précaution les évaluations faites quant au bruit aérien (qui ne représente qu’un peu plus de 4 % des DALYs), l’utilisation de l’indicateur Lden ne suffisant pas à retranscrire à lui seul l’exposition de la population à des sources de bruit présentant un caractère évènementiel tel que le trafic aérien. Le nombre de Franciliens potentiellement impactés par les nuisances du trafic aérien avait été évalué par Bruitparif dans le cadre de l’étude SURVOL. à plus de 1,7 millions d’habitants, ce chiffre est en effet bien plus important que celui concerné par des dépassements de la valeur réglementaire de 55 dB(A) en Lden (de l’ordre de 350 000 habitants en Ile-de-France d’après les travaux de consolidation des cartes stratégiques du bruit dans l’environnement).

A noter que ces estimations des années de vie en bonne santé perdues du fait du bruit reposent sur l’utilisation de données d’exposition issues des premières cartographies du bruit produites en application de la directive européenne 2002/49/CE. Ces données doivent réglementairement être mises à jour en 2012. Ce sera l’occasion d’uniformiser les méthodes d’estimation et d’améliorer quantitativement et qualitativement les données d’entrée des modèles de prédiction du bruit. Ainsi, une nouvelle évaluation des DALYs pourra être produite sur la base de données d’exposition plus représentatives, au terme des travaux de mise à jour des cartes stratégiques du bruit, ainsi que des dernières avancées en termes de méthode d’évaluation proposée par l’OMS. »

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