Orientations générales du PADD du PLUi

Publié le 21 juin 2018

Au Conseil municipal du 18 juin, il y a eu un débat sur les orientations générales du projet d’aménagement et de développement durable (PADD) du PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal). Il s’agissait d’un débat sans vote puisque le PLUi est un tout et c’est l’ensemble du PLUi (PADD, orientations d’aménagement, règlement…) qui sera soumis au vote du Conseil de métropole avant le lancement de l’enquête publique.

Le contenu du débat du 18 juin sera transmis à la métropole, comme celui des autres communes, ce qui lui permettra d’y faire des derniers ajustements.

Voici de larges extraits de l’intervention de l’adjoint à l’urbanisme, Vincent Fristot à ce conseil qui rappelait qu’il s’agissait d’actualiser le PADD qui avait déjà fait l’objet d’un débat en 2016.

« Nous avons 3 documents stratégiques et liés les uns aux autres ;

  • Le PADD à l’ordre du jour aujourd’hui qui expose la stratégie d’une Métropole équilibrée, dynamique, au développement raisonné, priorisant avant tout le renouvellement urbain ;
  • Le PLH, programme local de l’habitat qui fixe notamment les objectifs de production et réhabilitation de logements, pour une métropole plus mixte, où il est plus facile de se loger pour toutes et tous ;
  • Et le PDU, plan de déplacements urbains, mis au débat dans 3 semaines au Conseil Municipal du 9 juillet qui planifie nos priorités en termes de mobilités pour la prochaine décennie, des mobilités moins polluantes, plus accessibles, efficaces et adaptées à nos modes de vie…

I. Un certain nombre de satisfactions supplémentaires contenues dans cette nouvelle version du PADD

1 / Le renforcement du tissu commercial de proximité

C’est au niveau de la Métropole qu’il faut planifier, encadrer réellement la création de nouvelles surfaces commerciales, revitaliser des secteurs en déshérence, penser le commerce en termes d’équilibre territorial. Le dossier Neyrpic nous l’a encore démontré il y a peu… Avec le PADD, la priorité est clairement donnée au commerce de proximité dans les centralités de quartier.

Cette nouvelle version du PADD prévoit encore de renforcer cette volonté, notamment via l’intégration de prescriptions d’implantation géographique selon la taille des commerces avec notamment les centralités urbaines commerciales, les CUC afin de regrouper les commerces aux endroits pertinents.

2/ Sur les surfaces à destination économique

L’intégration des orientations du schéma directeur économique va également dans la bonne direction pour éviter le basculement de la vocation économique vers la construction de logements. En effet, pour les propriétaires du foncier dans les secteurs mixtes d’activité et d’habitat, il est aujourd’hui plus rémunérateur de vendre pour des projets de logements. Avec un zonage plus précis, plus fin dans l’espace et aussi en destination (habitat ou activité), nous préservons ainsi la vocation économique et la proximité recherchée de l’emploi et de l’habitat.

3/ Ce PADD affirme aussi une vision de la mobilité durable et performante

Ce PADD est mis en cohérence avec les éléments du PDU arrêté il y a quelques semaines par le SMTC.

Je souligne 3 points concernant la mobilité :

  • Tout d’abord que le PADD et le PDU prévoient bien une approche multimodale, multi-services, multi-publics des mobilités internes à la métropole et avec la grande région urbaine afin de répondre via un véritable bouquet de mobilité aux besoins de tous, travailleurs, habitants, consommateurs, voyageurs.
  • Ensuite il faut se réjouir du fait que le PADD évoque les grands projets de déplacements prévus à horizon 2030, projets sur lesquels nous devons tous nous mobiliser pour qu’ils puissent aboutir. Ces grands projets utiles et partagés sont autant d’enjeux de qualité des transports du quotidien, de cadre de vie, d’amélioration de la qualité de l’air et plus globalement de transition énergétique et sociale et écologique.

je pense bien évidemment ici au projet de RER Grenoblois inscrit clairement dans ce PADD, à la desserte du Grand Sud Grenoblois, au renfort de l’étoile ferroviaire grenobloise vers Lyon, Valence, Chambéry et les Alpes du Sud, ou encore bien sûr à la réflexion que nous lançons pour apaiser et optimiser l’usage du « périphérique Grenoblois » (A480 + Rocade sud).

– Je souhaite aussi souligner que, pour la première fois dans le PADD, l’objectif d’améliorer la santé des habitant concernant la qualité de l’air va orienter la partie réglementaire à venir du PLUi.

Je rappelle simplement un objectif structurant : fin du carburant Diesel dans l’agglomération en 2025 pour les véhicules utilitaires avec une zone de basse émissions puis fin complète du diesel à Grenoble avant 2030 avec l’extension de la ZBE à tous les véhicules, y compris des particuliers…

 La notion des risques est aussi largement intégrée dans le futur PLUi, pour qu’on partage tous les contraintes naturelles qui nous entourent. Enfin, toujours sur l’environnement, le PLUi contiendra deux autres volets forts sur la qualité de l’air et sur les paysages y compris urbains.

II. Toutefois, il faut se le dire ici ce soir. Cet objectif du PADD Métropolitain reste bien une première étape

Il nous faut être lucides sur ce dossier, nous réduisons de seulement 20% le grappillage des espaces naturels et agricoles, là où il faudrait idéalement freiner puis mettre à l’arrêt définitif cette dynamique néfaste pour la planète. 37 ha par an en 2018 jusqu’en 2030 ça reste élevé, et problématique.

Il nous faut garder l’objectif ambitieux commun : arriver à une consommation de 0 m² de terre naturelle ou agricole et ce le plus rapidement possible.

Ce PADD, c’est avant tout une étape dans nos politiques publiques, dans notre manière de faire métropole.

Il y a 30 ans personne ne se souciait de ce problème, à l’époque où les centres commerciaux et les autoroutes fleurissaient encore ici et là

Aujourd’hui le sujet de l’étalement urbain est identifié et mis dans nos priorités notamment depuis le Grenelle de l’environnement qui a maintenant plus de 10 ans.

Mais le chemin est long, les résistances au changement sont nombreuses, souvent liées à des intérêts économiques privés, de particuliers, d’entreprises, d’aménageurs ou de lotisseurs à qui ont été promis des terrains agricoles ou naturels peu couteux et présentant une rentabilité à court terme imbattable…

Si nous ne sommes que marginalement concernés à Grenoble par l’urbanisation des terres agricoles et l’extension urbaine, nous le sommes tellement par ses effets indirects !

  • Pollution de l’air lié aux déplacements et aux saturations des axes urbains liés aux déplacements pendulaires rendus invivables du fait notamment de la périurbanisation
  • Réchauffement climatique global avec ses effets d’ilots de chaleur au cœur de la Ville dense,
  • Embûches sur le chemin de l’autonomie alimentaire pour nos concitoyens/citadins avec la disparition de terres nourricières…

Pour ces raisons, et compte tenu de notre profonde conviction de repenser notre modèle de développement vers plus de sobriété, plus de qualité de vie, je ne peux donc vous exprimer ici que notre volonté, d’aller à l’avenir encore plus loin, sur ce point si important de stopper l’étalement urbain.

En conclusion :

Nous sommes en présence d’un document PADD issu du travail commun de 49 communes composant notre Métropole, qui positionne et oriente notre territoire pour répondre aux enjeux de ce 21ème siècle. Cf COP21.

Un an et demi se sont passés depuis la première version du PADD, nous pouvons noter une cohérence des politiques publiques de l’habitat, des mobilités et de l’urbanisme. La suite concerne maintenant la rédaction des dispositions réglementaires qui vont être arrêtées à l’automne au conseil métropolitain. »

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