La participation s’est un peu redressée en augmentation de 12,5 %
De 42,3 % elle est passée à 47,6 % soit 4413 votants de plus et 4008 exprimés supplémentaires, certains bureaux qui avaient très peu votés au 1er tour se sont plus mobilisés par exemple à Teisseire, à A. Abry et dans une moindre mesure Mistral.
La structure de participation est très proche de celle du 1er tour, certains quartiers votent très peu et de moins en moins ce qui est un phénomène national et très typé sociologiquement.
A qui a profité ce renforcement de la participation
Voici les augmentations en voix entre les deux tours :
- Front National + 733 voix soit + 23,9 % par rapport au 1er tour
- Droite, divers droite et Modem 1103 voix soit +16,5 %
- et l’ensemble de la gauche et extrême gauche : 2172 voix soit +9,5 %.
Mais ceci est une vision très simple puisqu’à part le Front National, l’électorat de gauche et de droite était dispersé sur plusieurs listes et donc avec des transferts de voix qui n’atteignent jamais 100 %. Avec une participation en hausse de 12,5 %, le FN récupère un peu plus de voix. La droite fait le plein et c’est à gauche qu’il y a une légère déperdition, mais il y avait 5 listes au 1er tour. Comme au niveau national il n’y a pas eu une compensation pour la droite au 2ème tour. La sanction contre Sarkozy reste identique à celle du 1er tour.
Les transferts de voix entre les deux tours
Lorsqu’on compare la somme des voix de gauche du 1er tour (PS, plus Europe Ecologie plus Front de Gauche et extrême gauche) avec celles du 2ème tour pour la liste d’union de la gauche et des écologistes on trouve une corrélation très forte sur les 86 bureaux de vote (coefficient de corrélation de 0,95). Si on exclu les voix d’extrême gauche, la corrélation diminue à 0,89. Il y a donc un transfert très bon de tous les électorats du 1er tour.
De même à droite, où la somme des voix de l’UMP, Spartacus et Modem du 1er tour se trouve corrélée au vote UMP au 2ème tour avec un coefficient de 0,94. Cela indique que les voix du Modem (4,5 % au 1er tour) sont des voix de droite.
Le rapport de force politique
L’ensemble de la gauche atteint un niveau très élevé à Grenoble : de 65 à 66 %, la droite unie dépasse à peine les 25 % et le Front National remonte à 9,9 %, c’est-à-dire qu’il frôle la barre fatidique lui permettant éventuellement d’avoir des élus dans un conseil municipal.
Ces élections montrent bien une sanction contre la politique gouvernementale à Grenoble comme ailleurs dans tout le pays. Ce qui est très intéressant c’est que le PS a aussi été nettement sanctionné à Grenoble. En effet le PS représente environ 50 % des voix de gauche au niveau national, dans Rhône-Alpes et en Isère, mais pas à Grenoble où il représente seulement 42 % de la Gauche. Il y a là une forte sanction contre la politique de la majorité « droite-gauche » de Michel Destot et ceci s’exprime fortement dans le score d’Europe Ecologie qui fait jeu égal avec le PS dans la majorité des bureaux de vote.
Dans l’agglomération
Sans surprise les transferts se sont très bien faits dans les familles politiques, l’union de la gauche et des écologistes représente 62,05 %, la droite 26,5 % et le Front National 11,4 %. Comme à Grenoble dans Rhône-Alpes et au niveau national, la participation supplémentaire a permis une petite progression du FN entre les deux tours.
Les élus dans l’Isère
Le Front national obtient 3 élus, la droite 7 élus dont un conseiller municipal de Grenoble et la gauche et les écologistes en obtiennent 22 dont 3 conseillers municipaux de Grenoble (2 Europe Ecologie et 1 PS).
L’ADES ne peut être que très satisfaite de ces résultats puisqu’ils suivent ses recommandations faites avant l’élection : une sanction contre la politique gouvernementale et une sanction locale contre la politique municipale. Le conseiller régional sortant P. Voir, chef de file du PC à Grenoble et partisan actif de l’alliance avec le Modem et la droite au conseil municipal est éliminé, ainsi que le sortant du Modem (Bachir Cherif) et le sortant E. Grasset.
Ces mauvais résultats de la majorité municipale ne vont pas améliorer son moral dans les mois qui viennent. L’ADES poursuivra avec ses amis Verts, Alternatifs et d’Europe Ecologie le travail de contre proposition et de résistance face aux dérives droitières de cette majorité ; elle espère élargir la contestation aux autres composantes de la gauche qui ne partagent pas cette dérive, en particulier le Parti de Gauche.
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