Eiffage, le grand groupe privé de travaux public veut devenir le leader de la conception de l’urbanisme post-carbone. Voici comment il présente son nouveau laboratoire de recherche « Phosphore » :
« Conscient de son impact sur l’environnement et de son exposition potentielle à une fiscalité carbone, EIFFAGE a choisi d’anticiper et d’orienter sa recherche et développement non seulement vers de nouveaux modes et procédés constructifs moins émissifs, mais également vers une approche réellement globale d’un développement urbain durable, dont le progrès ne se mesurerait plus à ses seules avancées technologiques.
Le projet baptisé PHOSPHORE, laboratoire de recherche en développement urbain durable, se situe au cœur de cette stratégie d’évolution des métiers d’EIFFAGE et de son offre en direction des acteurs en charge de la ville.
Depuis plus de deux ans, des ingénieurs d’EIFFAGE issus de toutes les branches du Groupe, construction, travaux publics, pôle énergie, pôle métal et concessions autoroutières, travaillent ainsi sous maîtrise d’ouvrage de la direction développement durable du Groupe à l’élaboration d’un projet virtuel complet d’aménagement urbain durable. »
Après Marseille et Strasbourg, le 27 mai 2011, la Métro a passé une convention Phosphore IV avec Eiffage pour la mise en place d’une démarche partenariale de recherche et développement de prospective en développement urbain durable sur le territoire de l’agglomération grenobloise à l’horizon 2030. La Métro payera 885 000 € à Eiffage pour cette R&D (Recherche et Développement).
Mais pourquoi les collectivités locales ne se sont-elles pas rapprochées pour initier avec les laboratoires de recherche publique une collaboration sur ces questions ? Les grands groupes privés ne sont pas des philanthropes et tout le savoir qu’ils accumulent grâce à l’aide publique leur permettra de dominer le marché dans les prochaines années dans le sens qu’ils choisiront, c’est-à-dire au mieux de leurs intérêts.
Encore une fois, il nous faut répéter que pour la recherche, l’argent public doit aller aux laboratoires publics, afin que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts particuliers. A la Métro, à la ville de Grenoble et au Conseil général, on oublie allègrement ces principes et le pilotage par l’aval des recherches publiques devient une habitude mortelle pour la recherche publique sur le long terme.
Il parait que la gauche domine les régions et les intercommunalités, mais pourquoi ne veut-elle pas se distinguer de la droite sur l’organisation d’une recherche publique au service de tous ? Il est temps que les écologistes pèsent encore plus sur les politiques publiques en inventant des alternatives démocratiques, écologiques et solidaires.
Mots-clefs : ens. supérieur et recherche, Métro, Urbanisme