Lycée Mounier, enfin une partie de la vérité…

Publié le 29 septembre 2011

Le Président de la Région, soutenu par le maire de Grenoble et le recteur, avait décidé en septembre 2010 de fermer le lycée Mounier et ceci pour des questions de sécurité, soit disant parce qu’une accélération subite des déplacements de certaines parties des bâtiments menaçait la sécurité des élèves et des personnels. Grâce à la très forte mobilisation des personnels et des élèves, le lycée n’a pas fermé mais a été amputé de nombreuses classes. Diverses expertises mettaient en doute l’affirmation du Président de la Région sur la mise en danger à court terme, mais rien n’y a fait.

Le bureau d’étude « CONCRETE » vient de rendre son rapport (18 juillet 2011) sur une année de surveillance des bâtiments du lycée qui a été équipé de nombreux capteurs mesurant l’évolution des désordres des bâtiments. Voici sa conclusion :

« Les constats énumérés ci-dessus permettent de mettre en évidence qu’il existe des déplacements très faibles, mais évolutifs. Leurs amplitudes sont étroitement liées aux températures extérieures, ces dernières ayant une influence importante sur la dilatation des deux bâtiments.

La période écoulée n’a pas montrée de tendance alarmante des capteurs (pas de variation rapide, ni d’écart significatif des valeurs) pouvant signifier une instabilité de la structure. »

C’est net et précis : comme tous les immeubles, les bâtiments bougent en fonction de la température ! Il n’y a aucune indication d’instabilité de la structure, donc le mensonge du Président de la Région est avéré et le maire a eu tort de le soutenir immédiatement sur ce terrain. C’est d’autant plus bizarre que le recteur a demandé par écrit au maire, qui a la responsabilité de la sécurité, son point de vue sur cette question… le maire ne lui a jamais répondu !

Mais le scandale ne s’arrête pas là. En effet la limitation du nombre d’élèves de seconde à la rentrée, le déménagement des BTS, de la cantine… ont entrainé des frais non négligeables pour la Région. Par exemple, le déménagement de l’option musique à Argouges (35 000 €), ouverture du BTS Communication à Seyssinet (au moins 50 000 €), ouverture du BTS MUC à Meylan (au moins 70 000 €), coût des Algecos supplémentaires inutiles… Cet argent manque à d’autres lycées qui en avaient bien besoin. Quel gaspillage d’argent public !

De plus, la limitation à 3 classes de seconde, entraîne des classes surchargées, 35 élèves par classe à Mounier alors qu’ils sont 26 par classe à Argouges. Et trois classes de 2nde c’est insuffisant pour conserver toutes les options qui font l’attractivité du lycée Mounier et assurent sa mixité sociale (musique, arts visuels, italien, chinois,…). Il y a de grands risques qu’à l’avenir le rectorat supprime ces options.

Le bâtiment E peut recevoir 500 élèves, soit 5 classes de secondes. Il est très important d’exiger dès maintenant de prévoir à la rentrée 5 classes de secondes à Mounier pour maintenir la qualité des formations et redonner confiance aux parents d’élèves, aux élèves, aux enseignants et aux personnels qui ont été les victimes de toutes ces manipulations indignes d’un Etat de droit. Attendons aussi les prochains jugements du Tribunal administratif sur la légalité des décisions du Président de la Région, du recteur et de l’inspection académique.

Lors du Conseil municipal du 26 septembre 2011, le maire s’est emporté à propos du lycée Mounier en affirmant que c’était grâce à lui que le lycée avait été sauvé. Il n’a convaincu personne, les faits lui donnant tort sur toute la ligne : proposition d’un internat d’excellence qui a mis un coup d’arrêt à la réhabilitation du lycée en 2010, proposition de création d’un lycée dans la ZAC Flaubert, soutien sans réserve au Président Queyranne sur les fausses questions de sécurité, acceptation des 3 classes de secondes…

Il faudra bien qu’un jour des explications claires soient données sur l’idée de déplacer le lycée Mounier et de libérer ainsi un espace foncier de grande valeur en centre ville.

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