Les bouchons, conséquence d’une politique de gribouille ?

Publié le 18 novembre 2011

Depuis quelques semaines des cris d’alarme sont lancés dans les médias à propos de la circulation automobile dans l’agglomération qui va être lourdement impactées par les nombreux travaux qui démarrent, notamment pour la réalisation de la ligne E du tram.

Il faut tout de même rappeler quelques vérités afin que les responsabilités soient bien établies. Le 5 septembre 2005, lorsque l’Etat avait décidé de ne pas participer au financement de la rocade nord, les collectivités publiques (Région, Département, Métro, Ville de Grenoble et le SMTC) avaient décidé de tout miser sur les alternatives à la voiture et d’abandonner le projet de rocade (renvoyé au long terme) et de proposer un « Plan d’action pour l’amélioration des déplacements dans la région urbaine grenobloise ». Malheureusement le lobby pro-rocade, soutenu par les grands élus (Vallini, Baïetto, Migaud, Destot) a réussi à faire que le  Conseil général de l’Isère (CGI) relance ce projet, ce qui a retardé très fortement les programmes de transport en commun.

Dans ce plan d’action 2005, la livraison de l’extension de la ligne B du tram sur le polygone était prévue fin 2008, ce qui aurait évité une avenue des Martyrs pharaonique de 45 m de large dans le projet Vasconi. La ligne E du tram devait être terminée en 2012 et l’extension de la ligne A vers Pont de Claix et Sassenage pour 2011. Tout le monde reconnaissait que le problème le plus critique était celui des accès à l’agglomération et les responsables politiques proposaient de « développer prioritairement un véritable RER ferroviaire entre le pays Voironnais et le Sud Grésivaudan d’une part, l’agglomération grenobloise et le Grésivaudan d’autre part » et de développer à court terme un réseau de bus-express sur les autoroutes dès 2006 et sa généralisation en 2008…

La relance du projet de rocade nord par le Conseil général soutenu par tous les élus, excepté les écologistes, a fait prendre un retard important à tous ces projets. Le gaspillage financier dans toutes les études ont atteint environ 40 M€. Avec une telle somme beaucoup d’améliorations auraient pu être apportées aux transports en commun et aux modes doux en général.

Les retards ne se rattrapent jamais et les finances publiques ne sont pas extensibles.

Nous avons perdu des années et beaucoup d’argent avec ce mirage de la rocade nord. Tout était suspendu à cette rocade. Il aurait mieux valu abandonner totalement cette perspective et organiser les déplacements en conséquence. Les vrais responsables des difficultés actuelles sont ceux qui ont voulu imposer une solution illusoire à travers la rocade nord irréalisable, ils ont de ce fait retardé les solutions utiles qui auraient dû voir le jour depuis 2006.

Il est souvent utile d’écouter les écologistes, plus performants dans les réflexions sur le long terme que les élus traditionnels obnubilés par leur réélection et sans aucun esprit critique sur le mode de développement de nos sociétés.

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