Lors de la première vague d’affectation des IDEX (initiatives d’excellence, appel à projets dans le cadre du grand emprunt), où seules trois candidatures avaient été acceptées – Strasbourg, Bordeaux et Paris -, le jury avait retoqué le projet grenoblois au motif notamment qu’« il n’est toujours pas apparu de vision commune d’une université unique qui rassemblerait, positionnerait et mettrait à profit les forces principales de la région de Grenoble. »
Malgré une deuxième chance offerte au site Grenoble-Savoie via la possibilité de redéposer un dossier pour la 2e vague, ce point n’a pu être débloqué, et Grenoble n’est donc à nouveau pas retenu dans le cadre de cet appel à projet.
Cet échec est la sanction logique des attermoiements du site : l’université unique n’existe toujours pas, et les collectivités locales n’ont pas soutenu cette création. Elles ont privilégié l’opération GIANT sur la Presqu’île au détriment d’un développement équilibré de l’enseignement supérieur et de la recherche dans l’ensemble de l’agglomération. Le Président sortant de Grenoble-INP, qui avait été désigné contre l’avis des personnels de son établissement mais avec le soutien de membres extérieurs au premier rang desquels G.Fioraso, a été particulièrement actif pour bloquer le regroupement des universités.
Les propositions des personnels n’ont pas été entendues, les étudiants pas associés, le projet a été élaboré dans des cercles restreints. Aucune dynamique démocratique et collective n’a été suscitée autour de ce projet qui est resté purement technocratique.
Cet échec ne met pas en cause la qualité de la recherche à Grenoble, dont tout le monde s’accorde à reconnaître l’excellence, Idex ou pas Idex. Espérons qu’il soit salutaire et débouche enfin sur la mise en place de l’université unique. Les changements de présidences des universités qui auront lieu dans les prochains mois pourraient permettre de lever les obstacles actuels. Les collectivités locales doivent maintenant changer de politique et laisser les établissements d’enseignement supérieur et de recherche du site décider librement de leur avenir commun, en favorisant la mise en place d’un débat réellement démocratique, associant largement les personnels et les étudiants.
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Mots-clefs : ens. supérieur et recherche, Fioraso
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